Dernière mise à jour à 08h36 le 30/03
Le procès de Wu Xiaohui, ancien président et directeur général d'Anbang Insurance Group, s'est ouvert mercredi à Shanghai, un mois après que le régulateur des assurances de la Chine a pris le contrôle de cet assureur privé.
L'audience a débuté mercredi matin devant le Tribunal populaire intermédiaire N° 1 de la municipalité de Shanghai, où les procureurs ont accusé Wu Xiaohui de fraude liée à la levée de fonds et de détournement de fonds en tirant parti de son poste.
Wu Xiaohui est accusé d'avoir escroqué 65,25 milliards de yuans (10,4 milliards de dollars) à Anbang. Ces fonds ont été transférés à des sociétés qu'il contrôlait personnellement pour des investissements à l'étranger, des règlements de dettes ou des dépenses personnelles, selon le tribunal.
Fin janvier 2017, Anbang a vendu des produits d'assurance à but d'investissement qui ont dépassé le montant approuvé de la levée de fonds de 723,9 milliards de yuans (115 milliards de dollars), a ajouté le tribunal.
Wu Xiaohui est également accusé d'avoir profité de son poste pour s'approprier illégalement des capitaux d'Anbang.
Selon le tribunal, il a transféré 10 milliards de yuans de fonds d'assurance à des sociétés qu'il contrôlait personnellement pour des investissements individuels, et des règlements de dettes et d'intérêts en janvier et en juin 2007 quand il était vice-président d'Anbang Property and Casualty Insureance.
Wu Xiaohui a contesté devant le tribunal toutes les accusations portées contre lui mais a fait preuve de repentance. Le verdict est attendu.
Le procès est intervenu après que la Chine a pris le contrôle d'Anbang pour une durée d'un an, en février. Durant la période de la prise de contrôle, Anbang restera assureur privé, alors que le capital social sera introduit pour achever la restructuration de l'actionnariat de la société, selon la Commission de contrôle des assurances de Chine (CCAC).
La loi chinoise sur les assurances stipule que les régulateurs peuvent prendre le contrôle d'une société d'assurance si elle est insolvable ou que ses activités illégales portent atteinte aux intérêts publics et menacent sa solvabilité.
Depuis juin 2017, des équipes envoyées par la CCAC à Anbang ont effectué des contrôles sur le site et des opérations de supervision.
Créée en 2004, la société Anbang possède des actifs d'un total de près de 2.000 milliards de yuans, emploie plus de 30.000 employés et a plus de 35 millions de clients dans le monde entier, selon le site Internet de la société.