Dernière mise à jour à 10h15 le 23/08
D'après un rapport publié mardi dernier, le problème des cyber-attaques via des logiciels malveillants et de la cybercriminalité, notamment les cas de fraude et de violation de la vie privée, s'est aggravé en Chine.
Selon un nouveau rapport produit par le géant du commerce en ligne Alibaba et par le Nandu Big Data Institute du Quotidien des métropoles du sud, de nombreux cas de vol d'informations personnelles par des pirates informatiques qui escroquent ensuite ou font chanter leurs victimes se sont produits l'année dernière en Chine, malgré les efforts accrus du pays pour protéger les internautes et leurs informations.
« Il est difficile de suivre la trace des pirates qui créent ou relaient des logiciels malveillants et de rassembler des preuves dans les affaires transfrontalières », explique Chen Wending, directeur de l'institut basé dans le Guangdong.
Chen a pu faire ces remarques à l'occasion du sommet de deux jours sur la cybersécurité qui s'est ouvert mardi à Beijing et dont les sponsors sont, entre autres, Alibaba et la Internet Society of China.
« Certains se consacrent à la technologie, comme par exemple l'élaboration ou la modification de programmes informatiques qui servent à introduire un cheval de Troie dans un système afin de voler des informations personnelles, tandis que d'autres se chargent de proposer et de promouvoir des logiciels malveillants », ajoute-t-il. « Les assaillants peuvent agir sur tous les aspects du cyberespace. »
Le rapport souligne également que les individus se livrant à de telles activités sont de plus en plus jeunes, entre 21 et 30 ans, et agissent principalement depuis les provinces du Guangdong, du Jiangsu et du Zhejiang.
En outre, Cheng ajoute que les acteurs de plusieurs secteurs, dont ceux des soins médicaux, de l'assurance, du transport et de la livraison express, ont eux aussi pu s'emparer des informations personnelles d'internautes.
Entre janvier 2016 et mai 2017, la police chinoise a mis la main sur plus de 5 000 personnes suspectées d'avoir violé la vie privée d'autrui. Parmi eux, 450 étaient des acteurs économiques, rapporte le document, citant des données du ministère de la Sécurité publique.
Zhu Wei, professeur associé à l'université de science politique et de droit de Chine, confirme que la lutte contre la cybercriminalité représente un défi de taille pour le pays, « car il est très difficile de savoir d'où et comment les données peuvent fuiter ».
La loi chinoise sur la cybersécurité comporte un volet dédié à la régulation des acteurs économiques et stipule clairement qu'il est de leur responsabilité de protéger les données personnelles des utilisateurs.
« Or, cela ne s'est pas avéré totalement efficace », explique Zhu.
Alibaba a souligné l'importance de la coopération entre les entreprises de la high-tech, les autorités judiciaires et les services du gouvernement dans les affaires liées au cyberespace.
« En associant leurs forces, ils seront plus à même d'endiguer ce problème », explique-t-il.
Par ailleurs, les auteurs du rapport suggèrent que la Chine se concentre davantage sur la formation d'experts de la cybersécurité et qu'elle mette en place un système de partage d'informations pour suivre la trace des malfaiteurs qui agissent sur internet.