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La flambée des loyers pèse lourdement sur les locataires chinois

le Quotidien du Peuple en ligne | 22.08.2018 13h46

L'augmentation des loyers dans les grandes villes chinoises représente un lourd fardeau financier pour les locataires, en particulier pour les personnes à revenus faibles ou moyens.

Selon les données de CITIC Securities, 13 grandes villes ont vu leurs loyers augmenter de plus de 20% au cours de l'année écoulée, Chengdu, la capitale de la province du Sichuan, figurant en tête de liste avec une croissance des prix de 31%. Beijing reste toutefois la ville où le loyer reste le plus élevé, un locataire payant en moyenne 92 yuans (13,4 dollars) par mètre carré par mois, soit une augmentation de 22% par rapport à l'année dernière.

Chen Lei, analyste du marché immobilier, a déclaré à Thinker, une agence de réflexion de Xinhuanet.com, que la hausse des coûts de location est en partie attribuable à la demande croissante en logements lorsque les nouveaux diplômés arrivent sur le marché, mais également à la répression exercée par les villes sur les irrégularités du marché de la location d'appartements, comme la démolition de ceux présentant des risques pour la sécurité et l'arrêt des locations en groupe qu'elles ont ordonné.

Certains experts estiment que la concurrence entre les agences immobilières pour obtenir des parts plus importantes sur le marché de la location de logements est également un facteur majeur de la flambée des loyers.

Hu Jinghui, ancien directeur adjoint de l'agence immobilière 5i5j, a ainsi précisé que les opérateurs de location d'appartements, tels que Ziroom et Danke, cherchaient des propriétaires à des prix 20 à 40% supérieurs aux prix du marché, ce qui a fait grimper les prix des locations.

Cependant, pour Zhang Dawei, analyste en chef chez Centaline Property Agency, la principale raison de la hausse des loyers est le rapport entre le prix des logements et le niveau des loyers sur le marché de l'immobilier en Chine, qui est très bas, soulignant que ce taux sont restés bas pendant longtemps dans les villes de premier rang parce que de nombreux propriétaires ont acheté des biens immobiliers comme moyen d'investissement et ne pensaient pas en tirer profit.

Mais la tendance s'est inversée récemment, la Chine ayant adopté des règles plus strictes en matière de spéculation immobilière et étant déterminée à alimenter le marché de la location de logements. En conséquence, de nombreux spéculateurs immobiliers se tournent désormais vers la location comme source de revenus importante, et les locataires ont ressenti les effets de la hausse des loyers.

Guo Qingbin, un employé d'une agence de conseil en bienfaisance à Beijing, a ainsi déclaré que le loyer mensuel de son appartement était passé de 8 000 à 9 000 yuans par mois, après qu'il ait récemment renouvelé son contrat de bail. Il vit dans un logement de trois chambres d'une superficie de 80 mètres carrés dans le district du centre-ville de Chaoyang. Les frais de location représentent près de la moitié de ses revenus.

Zhang Wenfang, une nouvelle diplômée de l'Université de commerce et d'économie internationaux, a quant à elle dit qu'elle partageait un appartement avec deux autres locataires dans le quartier de banlieue de Tongzhou. La chambre qu'elle occupe lui coûte environ 1 700 yuans par mois, soit un tiers de son salaire.

Selon Hu Jinghui, analyste du marché immobilier, un ratio de revenu locatif ne dépassant pas 30% est considéré comme abordable pour les locataires. En réalité, a-t-il dit, de nombreux habitants de Beijing dépensent près de la moitié de leur salaire mensuel en loyer, un fardeau trop lourd pour eux.

Les données publiées par China Real Estate Information Corp en juin 2017 montrent que le rapport entre le loyer et le revenu disponible des résidents de Beijing était de 58%. Cependant, une autre enquête menée par le Bureau des statistiques de Beijing, en collaboration avec Homelink, suggère en revanche que le ratio pour les résidents de Beijing n'était que de 22,2% en 2018.

Pour fournir des logements plus abordables aux citadins, la Chine a pris une série de mesures pour développer le marché du logement locatif. En décembre, le terme de « location de logements à long terme » a été utilisé pour la première fois lors de la Conférence sur le travail économique central, une réunion économique annuelle consacrée à l'établissement des tendances à venir. Et la promotion de la location de logements à long terme a été proposée comme l'une des tâches principales à accomplir cette année.

En août dernier, le ministère des Ressources foncières et le ministère du Logement et du développement rural et urbain ont publié conjointement un document encourageant l'utilisation de terrains collectifs pour la construction de logements locatifs dans les grandes villes afin d'accroître l'offre de logements locatifs et d'atténuer la pénurie de logements dans les zones urbaines.

En juin enfin, les autorités du logement et du développement rural et urbain de Beijing se sont engagées à construire de nouveaux appartements pour les cols bleus, un plan publié en avril dernier prévoyant par ailleurs que la ville en construirait un demi-million d'ici cinq ans.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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