Dernière mise à jour à 13h07 le 21/08
Virgo, le super porte-conteneur de Cosco Shipping, dont le pont est aussi vaste que quatre terrains de football, a été livré par Shanghai Waigaoqiao Shipbuilding le 29 mai 2018. [Crédit photo : chinadaily.com.cn] |
Dans le sillage de l'initiative des Nouvelles routes de la soie, un programme d'investissement chinois en Espagne porte déjà ses fruits pour les deux parties.
La société chinoise COSCO Shipping Ports est devenue l'actionnaire majoritaire de Noatum Port Holding en Espagne fin 2017, l'opérateur des ports espagnols de Valence dans le sud-est et de Bilbao dans le nord ainsi que de deux terminaux de chemins de fer à Zaragoza et à Madrid.
Valencia et Bilbao sont deux grands pôles de connectivité en Europe, la première donnant sur la mer Méditerranée et la deuxième sur l'océan Atlantique.
Les autorités locales en charge des ports ont loué cet investissement chinois, affirmant qu'il bénéficierait autant aux entreprises chinoises qu'à l'économie espagnole, et que cela représentait un accord gagnant-gagnant.
« La Chine possède des atouts en termes de production. Aujourd'hui, la Chine se concentre sur sa production intérieure et exporte ses produits, mais aujourd'hui, grâce à cette initiative, c'est une excellente occasion pour les entreprises chinoises d'investir, par exemple, en Espagne et de produire en Espagne avec de la technologie chinoise », explique Francesc Sanchez, directeur générale de l'Autorité du port de Valence.
Les produits pourront être fabriqués dans l'Union européenne, ce qui permettra d'ouvrir de nouveaux marchés aux États-Unis, en Afrique et dans des pays à l'intérieur de l'Europe, ajoute-t-il.
« À Valence, nous sommes tout à fait ouverts à ces investissements dans ces secteurs car nous pensons que nous pouvons en tirer profit, et c'est également une bonne opportunité pour les entreprises chinoises », souligne-t-il.
Valence est le plus gros port de porte-conteneur d'Espagne, avec une capacité annuelle de 4,83 millions d'EVP (équivalent vingt pieds). C'est également le cinquième plus gros port de porte-conteneur en Europe, après Rotterdam aux Pays-Bas, Antwerp en Belgique et Hamburg et Bremerhaven en Allemagne.
Selon Alphliner, un cabinet de conseil international spécialisé dans le transport de marchandises, la capacité des navires de COSCO Shipping est classée parmi les meilleures au monde, et sa flotte de porte-conteneur occupe la troisième place mondiale en termes de capacité.
« Nous sommes très heureux de voir COSCO investir dans le port de Valence », affirme Sanchez, ajoutant qu'il s'attendait à ce que cet investissement attire davantage de grosses entreprises à Valence.
Ricardo Barkala, président de l'Autorité du port de Bilbao, rapporte que la Chine est impliquée dans trois des cinq principaux ports d'Espagne : Bilbao, Valence et Barceline, et qu'elle a également montré un certain intérêt pour Algecrias.
« Cet important effort d'investissement de la Chine vers Bilbao va apporter une amélioration significative de l'efficacité de nos systèmes logistiques ainsi qu'une augmentation du trafic et des destinations. Nous sommes ravis qu'une opportunité aussi formidable se présente », souligne-t-il.
Barkala fait également remarquer qu'avec le carnet d'adresse de COSCO, le port va pouvoir élargir son réseau à d'autres ports à travers le monde.
Tous ces bénéfices ont été rendus possibles par l'initiative des Nouvelles routes de la soie qui a été lancée par le président Xi Jinping en 2013. Cette initiative vise à améliorer la connectivité entre les pays participant au projet dans les domaines du commerce, des affaires et de la culture.
En cinq ans, l'initiative s'est avérée fructueuse, comme en témoigne le cas de l'Espagne.
« Cette initiative évoque pour moi la route de la soie d'il y a 1 000 ans », rapporte Sanchez, ajoutant que l'antique route commerciale avait d'abord permis l'échange de marchandises, mais qu'elle avait ensuite permis de créer de la richesse et des liens qui ne se limitaient pas aux échanges marchands mais également aux échanges culturels.
Il se trouve qu'à Valence existait une forte industrie de la soie.
« Nous nous sommes beaucoup enrichis matériellement et culturellement grâce à l'ancienne route de la soie, ainsi avec cette nouvelle initiative, qui est une nouvelle version d'un concept ancien, nous pourrons développer des relations plus proches avec les pays asiatiques, notamment avec la Chine. Nous pourrons intensifier les activités de nos entreprises grâce aux échanges de marchandises, mais avant tout, nous pourrons mener à bien des échanges culturels et de personnes », conclue-t-il.