Dernière mise à jour à 16h46 le 20/08
Selon un nouveau rapport, le nombre d'étudiants chinois qui reviennent de l'étranger a très fortement augmenté grâce à de meilleures perspectives d'emploi mais aussi du fait du renforcement des politiques de travail et de migration à l'étranger.
D'après le ministère de l'Éducation, en 2017, 608 400 étudiants chinois sont partis à l'étranger, tandis que 480 900 sont rentrés. Près de 80% des étudiants ont choisi de revenir en Chine après avoir terminé leurs études à l'étranger l'année dernière, contre 30% en 2007 et environ 5% en 1987.
Le rapport sur l'emploi et l'entrepreneuriat des étudiants chinois revenus en Chine, basé sur une enquête menée en juillet auprès de 2 190 d'entre eux, a été publié le 19 août par le Centre pour la Chine et la mondialisation, un groupe de réflexion situé à Beijing et le site Internet de recrutement Zhaopin.
Les données montrent aussi que 40% des personnes interrogées ont choisi de revenir en Chine en raison des possibilités d'emploi, tandis que 27% ont dit craindre que le renforcement des réglementations sur l'emploi et les migrations à l'étranger entravent leur évolution de carrière.
Les jeunes Chinois formés à l'étranger préfèrent toujours travailler dans les villes de premier rang en Chine après leur retour au pays. Environ 20% des répondants revenant de l'étranger ont choisi de travailler à Beijing, suivie par la province du Guangdong (notamment Guangzhou et Shenzhen) et Shanghai, avec respectivement 14,6% et 11,4%.
Pour Li Qing, chercheur pour le groupe de réflexion chargé de la rédaction du rapport, les politiques favorables aux étudiants formés à l'étranger ont largement contribué à l'afflux de diplômés formés à l'étranger dans les villes de premier rang précisant que les avantages comprennent des incubateurs de projets spéciaux, des fonds, des réductions d'impôts et un accès plus facile à un titre de résidence permanente.
Bien que les villes de second rang aient mis en place une série de politiques favorables pour attirer les talents, en particulier des subventions au logement, les politiques mises en œuvre dans ces zones urbaines ont toutefois tendance à favoriser les diplômés des universités nationales par rapport à leurs homologues revenus de l'étranger.
Zhang Xiaobing, qui a obtenu un MBA de l'Université de Toronto en 2016, a créé une société de ressources humaines dans le parc scientifique Zhongguancun de Beijing : « Je suis revenu pour créer une entreprise à Beijing parce que j'aime l'atmosphère et que je vois des opportunités de faire des affaires ici », a-t-il dit, ajoutant que « Le gouvernement m'a beaucoup aidé dans la création de mon entreprise, en particulier grâce à un loyer gratuit, des allégements fiscaux et des fonds ».
Par ailleurs, le rapport a révélé que, bien que 40% des étudiants formés à l'étranger aient trouvé leur premier emploi en un mois et près de 95% en un an, 80% ont gagné moins qu'ils ne l'espéraient.
Li Qiang, directeur marketing de Zhaopin, a déclaré que la surprise que beaucoup ont exprimée face à leurs salaires relativement bas met en évidence un grand écart en matière d'attentes chez les étudiants qui reviennent en Chine, qui se sont souvent montrés trop confiants et manquent de connaissances sur les meilleurs canaux pour trouver du travail et quelles compétences les employeurs recherchent le plus.
Quand ils reviennent pour commencer leur recherche d'emploi, ils se retrouvent en concurrence avec ceux qui ont déjà une expérience professionnelle, a-t-il souligné, notant néanmoins que « On ne peut pas peser les avantages et les inconvénients en termes financiers directs, car les diplômés à l'étranger ont d'autres avantages, tels qu'un développement personnel amélioré et une vision plus large ».