Dernière mise à jour à 14h03 le 14/06
La Chine a interdit à 307 personnes « discréditées » de prendre le train en mai, tandis que 960 d'entre se sont vues interdire de prendre l'avion, dans le cadre d'un effort visant à mettre en place un système de crédit social dans le pays, que les responsables ont promis d'accélérer le 12 juin.
Lors d'une réunion du Conseil des affaires d'État, le gouvernement chinois, présidée mercredi par le Premier ministre Li Keqiang, il a été annoncé que le pays allait accélérer la construction d'un système de crédit social et mettrait en place un nouveau cadre de surveillance du marché correspondant au système. Le système de crédit social chinois vise à améliorer le comportement des citoyens et à rétablir l'ordre social.
Selon un communiqué publié le 12 juin par le Centre national d'information sur le crédit public, ce sont au total, 302 voyageurs ayant fumé dans des trains à grande vitesse, perturbé l'ordre du transport ferroviaire, menacé la sécurité ferroviaire ou provoqué de graves conséquences sociales néfastes, ainsi que ceux qui ont refusé de payer les extensions de billet, qui se sont vus interdire de prendre des trains. La liste des voyageurs frappés d'interdiction a été fournie par China Railway Corp.
L'administration de l'aviation civile a quant à elle transmis une liste de 955 personnes qui ont commis des comportements tels que fumer, enfreindre les règles d'utilisation des produits électroniques et transporter des objets interdits en vol, empêcher les employés de l'aviation de s'acquitter de leurs responsabilités ou lancer des attaques personnelles à leur encontre.
Cinq autres personnes qui n'avaient pas payé leurs amendes administratives sur valeurs mobilières et contrats à terme ont été interdites d'acheter des billets de haut niveau dans les trains et les avions.
En mai, 276 835 éléments d'information concernant des entités malhonnêtes ont été ajoutés à la liste noire des crédits, impliquant 246 553 entités.
La Chine a pour ambition de mettre en place le plus grand système de crédit social au monde d'ici à la fin de 2020. Les départements concernés ont publié des listes noires d'individus et d'entreprises chaque mois depuis juin 2018, qui, selon les analystes, pourraient « nommer et couvrir de honte » les entités impliquées dans des actes fautifs.
Les tribunaux chinois ont rendu des ordonnances empêchant les défaillants de quitter le pays. Le tribunal de Shanghai a ainsi interdit à Chen Zhengjiang, représentant légal d'une filiale de la plate-forme chinoise de partage de vélos Ofo, de franchir la frontière en raison d'un défaut de remboursement de ses dettes.
Selon les analystes, le système de crédit social chinois va aider à bâtir un « pays honnête et ordonné » qui facilite la vie des gens honnêtes, tandis que les personnes discréditées pourraient se heurter à des difficultés partout.