Le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l'ex-président Laurent Gbagbo, rejette la nouvelle commission électorale ivoirienne, dénonçant une commission créée "sur mesure déjà acquise à la cause du pouvoir" en prévision des élections générales de 2015.
Dans un communiqué publié lundi, le FPI "rejette la Commission électorale indépendante (CEI) adoptée de façon unilatérale par le pouvoir" malgré de "fortes réserves" de l'opposition et de la société civile notamment.
Pour le parti de M. Gbagbo, "le régime (du président Alassane) Ouattara s'est entêté à créer sur mesure une commission acquise d'avance à sa cause" avec une majorité absolue qui peut aller de "9 à 13 voix sur 17".
La nouvelle CEI, adoptée le 28 mai par l'Assemblée nationale et promulguée le 25 juin par M. Ouattara, est composée de 17 membres dont quatre pour le groupement de partis ou le parti au pouvoir, quatre pour le groupement de partis ou les partis d'opposition, quatre pour la société civile, quatre représentants de l'administration et un représentant du chef de l'Etat.
"La majorité absolue et mécanique dont dispose le groupement politique au pouvoir au sein de la CEI enlève toute signification à la présence de l'opposition au sein de cette institution et viole le principe d'équilibre qui doit être l'un des fondements de l'indépendance et de la crédibilité de la CEI", dénonce le FPI.
Le FPI estime que la CEI adoptée "ne garantit nullement les principes de justice, de transparence et de crédibilité" et exige une CEI "consensuelle, acceptable par tous, gage d'élections générales apaisées, justes et transparentes".
A l'issue d'un conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné, a annoncé un "calendrier serré" pour la mise en place de la nouvelle CEI.
"Après la désignation par les institutions de leurs représentants à la CEI, il y aura une adoption formelle de cette composition au gouvernement et une confirmation de la composition de la CEI par le Conseil constitutionnel", avait-il dit indiquant que ces "deux étapes importantes" devraient ouvrir la voie vers la mise en place de la CEI "à la mi-juillet".
"Nous pensons, pour la fin du mois de juillet au plus tard, pouvoir procéder à la prestation de serment des membres de la CEI devant le Conseil constitutionnel" pour permettre à la Commission de démarrer ses travaux pour "être dans le chronogramme global d'organisation des élections de 2015", avait encore dit M. Koné.
Des élections réussies et apaisées en 2015 devraient être le gage d'un retour de la paix en Côte d'Ivoire après les affrontements post-électoraux de 2010 qui ont fait officiellement 3 000 morts dans le pays.