A la veille des négociations prévues à Alger entre gouvernement malien et groupes armés du nord du Mali, des affrontements sanglants ont été enregistrés depuis vendredi dernier dans le septentrion malien entre rebelles touaregs, a-t-on appris de sources concernées.
Selon le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA, rebelle touareg), de violents combats ont opposé les forces de l'Azawad à l'armée malienne et ses milices affiliées toute la journée du vendredi 11 juillet 2014.
Le MNLA accuse nommément le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA loyaliste) d'avoir engagé des milices pro-Bamako et bénéficié du soutien du général touareg de l'armée malienne, Elhaj Ag Gamou.
Pourtant, cette version est démentie par des sources militaires et diplomatiques à Bamako, qui précisent qu'il s'agissait plutôt d'affrontements entre le MNLA et les milices d'auto-défense et de combats de positionnement.
Pour sa part, le MAA dément s'être allié avec Bamako dans une quelconque opération militaire. "Nous n'avons aucun lien avec le gouvernement du Mali", a déclaré Mahmoud Jeïd, commandant de la zone ouest du MAA, cité par le quotidien privé malien, "Nouvel Horizon".
Selon le MAA, les affrontements de vendredi ont fait 14 morts et quatre blessés du côté du MNLA, dont des véhicules transportant des armes lourdes ont été saisis ou détruits. Quant au MNLA, il a fait état d'au moins 35 morts dans le camp adverse et cinq blessés parmi ses combattants.
Devant cette situation, le chef du département du maintien de la paix des Nations unies, M. Hervé Ladsous, qui vient d'effectuer une mission de 48 heures au Mali, avait exprimé à Gao sa préoccupation quant à la violation par certains groupes armés du septentrion malien des accords de cessez-le-feu signés avec Bamako le 23 mai dernier.
Les trois mouvements indépendantistes du nord, le MNLA, le HCUA (Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad) et le MAA, sont signataires de la Déclaration d'Alger (Algérie) du 9 juin 2014 établissant une plateforme de négociation avec Bamako.
L'objectif de ces négociations qui s'ouvrent mercredi à Alger est d'aboutir à un accord de paix durable permettant de fermer définitivement le chapitre de la guerre au Mali, selon le ministère malien de la Communication.
Les négociations devraient aboutir à un nouveau mécanisme institutionnel qui préserve l'intégrité territoriale du Mali, l'unicité de la nation, et le caractère laïc de l'Etat, tout en tenant compte de certaines aspirations pour un meilleur développement dans les zones défavorisées, précise le ministère.