"Il ne saurait y avoir de solution militaire aux problèmes de rébellion au Mali", a affirmé mardi le nouveau Premier ministre malien Moussa Mara, dans sa déclaration de politique générale face aux députés à l'Assemblée nationale.
M. Mara, qui a été nommé le 5 avril dernier, a estimé que "seul un accord politique pourrait permettre de pacifier le front irrédentiste, établir une frontière nette entre ceux qui s'inscrivent dans la paix et la réconciliation nationale et ceux qui demeurent des terroristes, narco-trafiquants et adeptes des pratiques néfastes à combattre inlassablement et de manière implacable".
Il a ajouté que les autorités maliennes vont œuvrer sur le chantier de la réconciliation, mais qu'il "n'est pas question de remettre en cause l'intégrité du territoire, l'unicité de la nation et la laïcité de la République".
Précisant que les discussions seront organisées "sur le territoire national en étroite collaboration avec les médiateurs de la CEDEAO, le Premier ministre a indiqué qu'elles "réuniront les groupes armés mais également les légitimités significatives du nord afin que les éventuels accords puissent avoir les meilleures chances d'être les derniers accords de paix conclus sur le nord du Mali".
M. Mara a insisté sur la nécessité du déploiement de l'administration et de la restauration de la souveraineté du pays sur l'ensemble du territoire. "Sans le retour effectif de l'administration sur l'ensemble du territoire, rien de durable ne peut être construit au nord".
L'ensemble des services publics, les agents publics seront engagés à se déployer sur le terrain, sous la protection des forces armées, partout sur le territoire, a-t-il déclaré.
Le gouvernement malien "compte travailler avec les équipes de la MINUSMA (Mission de maintien de la paix de l'ONU au Mali) pour gérer cette étape", a indiqué le Premier ministre.
M. Mara a par ailleurs affirmé que la conclusion d'accord de paix inclusif et définitif figure au centre de l'agenda du gouvernement pour le nord, rappelant que le chef de l'Etat malien a récemment mandaté l'ancien Premier ministre Modibo Kéita pour conduire les discussions devant aboutir à cet accord.
Le Premier ministre a affirmé d'autre part que la conduite d'un processus effectif et continu de cantonnement, de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des combattants sera assurée.
Dans le domaine de la défense et de la sécurité, il a déclaré que le Mali va faire face aux menaces en comptant sur ses propres forces.
A cet égard, le gouvernement veillera, a-t-il affirmé, "à l'élaboration d'une loi de programmation militaire et d'une loi de programmation de la sécurité" et "à l'adoption d'un cadre d'organisation des secours (ORSEC), l'actualisation du cadre légal de lutte contre les trafics illicites et le crime organisé".
Sur ce point, le PM souligne également le renforcement "conséquent" des moyens de la police, de la gendarmerie et de la garde.
Le chef du gouvernement a enfin lancé un appel au sursaut national : "Faisons en sorte que plus jamais le Mali n'ait besoin de quelqu'un d'autre pour se protéger, se défendre et assurer sa sécurité ! Relevons-nous et engageons-nous dans un grand élan de sursaut national pour réaliser ce dessein pour nous et pour nos enfants !"