Les partis et organisations en Mauritanie composant le Front national pour la démocratie et l'unité (FNDU) ont appelé, lundi, le gouvernement mauritanien à se prononcer, d'ici jeudi prochain, sur la relance du dialogue pouvoir-opposition suspendu depuis plus d'une semaine.
Selon Cheikh Sidi Ahmed Ould Babamine, président du FNDU, les formations membres de ce rassemblement vont patienter jusqu'au 1er mai avant d'annoncer leur nouvelle position par rapport au dialogue et à la participation à la présidentielle prochaine officiellement prévue le 21 juin prochain.
Les négociations pouvoir-opposition pour trouver un consensus pour la conduite d'une élection présidentielle transparente et inclusive sont suspendues depuis la publication du décret convoquant le collège électoral pour la prochaine élection présidentielle le 21 juin 2014.
L'opposition radicale et modérée exige le report de cette date afin de pouvoir se réorganiser pour la bataille électorale. Ce que le gouvernement refuse, estimant qu'il s'agit de délais constitutionnels qu'il convient de respecter.
Chacune partie rejette sur l'autre la responsabilité de ce blocage. Le FNDU accuse le pouvoir d'avoir bloqué les négociations en imposant un calendrier électoral "unilatéral". Le pouvoir estime avoir fait "un maximum de concessions pour assurer la continuité du dialogue" et que l'opposition n'est pas animée de "la bonne volonté nécessaire pour aller jusqu'au bout du processus du dialogue".
Mais, au-delà de la controverse publique, des responsables gouvernementaux affirment que le dialogue continue et le chef du gouvernement rencontre séparément les leaders de partis politiques pour tenter de marquer des points face à une opinion publique qui ne sait plus à quel saint se vouer.
Ces rencontres avec les chefs de partis visent à trouver des voies et moyens qui permettront de s'acheminer vers un consensus qui doit déboucher sur la participation de l'opposition à la présidentielle de juin prochain, estiment les observateurs.
C'est dans ce cadre que le chef de l'Etat mauritanien a rencontré, vendredi dernier, à huis-clos, l'ancien président de l'Assemblée nationale et chef du parti de l'Alliance populaire progressiste (APP) Messaoud Ould Boulkheir. Ce dernier, qui préside également le Conseil économique et social, demeure une personnalité politique des plus influentes au sein de l'opposition. Son parti aux couleurs négro-mauritaniennes essentiellement est membre de la Convention pour l'Alternance pacifique (CAP), qui a été l'initiateur du dialogue pouvoir-opposition en 2013.
Selon des informations qui ont filtré de cette rencontre, le président Mohamed Ould Abdel Aziz pourrait bien accepter un report des élections et une recomposition de la Commission nationale électorale indépendante et du Conseil constitutionnel pour amener l'opposition à renouer le dialogue en vue de son éventuelle participation à la présidentielle prochaine.