Le premier des trois modules expérimentaux destinés à la future station spatiale de la Chine devrait être lancé en 2018, les deux autres étant prévus en 2020 et 2022, a annoncé un scientifique de haut niveau.
Les modules serviront à construire une station spatiale de 60 tonnes.
« Nous avons fixé cette date comme un objectif préliminaire », a déclaré Gu Yidong, un universitaire de l'Académie chinoise des sciences et expert de premier plan de la recherche dans les stations spatiales habitées.
Les précédents articles des médias avaient annoncé une date de lancement pour les modules à l'horizon 2020.
« La date pourrait être modifiée en raison d'un certain nombre de facteurs pouvant influer sur la date de lancement. C'est une caractéristique commune dans la recherche internationale », a déclaré M. Gu lors d'un forum sur la recherche spatiale organisé à Beijing.
La Station spatiale internationale devant être retirée du service en 2024, la station chinoise pourrait alors être la seule base restante pour l'humanité dans l'espace.
« Ce sera une excellente occasion pour la Chine de développer les sciences de l'espace. Dans le même temps, la sonde lunaire de la Chine et d'éventuels projets de sondes d'exploration de l'espace profond pourraient constituer une percée historique pour la recherche lunaire et planétaire», a déclaré M. Gu.
Il est convaincu que, après deux décennies de développement, la Chine contribuera à montrer la voie dans l'exploration et la compréhension de la dernière frontière.
Des scientifiques sont en train d'élaborer un plan sur la façon de mieux utiliser la station spatiale pour faciliter les recherches.
Gao Ming, directrice du centre de technologie et d'ingénierie pour l'utilisation de l'espace, relevant de l'Académie chinoise des sciences, qui est en charge de l'élaboration du plan, a déclaré que la station spatiale pourra accueillir un laboratoire spécialisé en physique appliquée et en recherche générale, qui travaillera sur des domaines comme les origines de la vie et les trous noirs.
Mais la recherche ne sera pas uniquement axée sur l'espace. L'observation de la Terre jouera un rôle clé, en particulier en ce qui concerne l'environnement et la surveillance de la réponse en cas de catastrophe, a-t-elle ajouté.
Les expériences sur le terrain ont déjà commencé afin de faire en sorte que les modules fonctionnent d'une manière aussi efficace que possible. Ces expériences sont les sciences de la vie, les conditions de microgravité et la physique des fluides, a-t-elle précisé.
Selon Mme Gao, du fait que la station spatiale de la Chine est susceptible de jouer un rôle unique à partir de 2020, il y a eu des demandes de coopération de spécialistes du monde entier.
« Ce sera une situation gagnant-gagnant. La Chine et d'autres pays partagent des intérêts communs dans certains domaines. La coopération sera bénéfique aux deux parties », a dit Mme Gao.
Les scientifiques espèrent que les détails de toute coopération internationale pourront être fixés plus tard cette année.
Mme Gao a dit que le centre travaille sur une dizaine de programmes relatifs à l'espace en coopération avec des chercheurs internationaux.
La Chine a ainsi collaboré avec la Russie sur l'entraînement des astronautes, la technologie des engins spatiaux et des combinaisons spatiales, et des scientifiques chinois et allemands ont également mené à bien des expériences sur la façon d'assurer la vie dans l'espace lors de la mission sans pilote Shenzhou VIII en 2011.
La Chine a lancé le laboratoire spatial Tiangong-1 en 2011. Lors des deux années qui ont suivi, un vaisseau sans pilote et deux autres habités se sont amarrés à lui, témoignant de l'efficacité des technologies chinoises de rendez-vous et d'amarrage spatiaux.
Il a été rapporté que la Chine lancera le laboratoire spatial Tiangong-2 vers 2015, ce qui permettra de tester les technologies destinée à assurer la vie des astronautes pendant de longues périodes dans l'espace ainsi que de procéder à des expériences.