La Cour constitutionnelle du Zimbabwe a invalidé mardi une loi qui punissait la diffamation et entravait la liberté d'expression.
Dans un verdict historique pour le secteur des médias de ce pays, le vice-président de la Cour suprême, Luke Malaba, a rejeté comme indéfendable dans un État démocratique la section 31 du Code pénal qui rendait passible de sanctions pénales la publication de fausses déclarations sapant l'autorité des forces portant l'uniforme.
La Cour a estimé que cette loi, qui prévoyait une peine de 20 ans d'emprisonnement pour le contrevenant, était une atteinte à la liberté d'expression telle qu'elle est inscrite dans la nouvelle Constitution adoptée l'année dernière par ce pays.
La Cour a rendu ce verdict dans le cadre d'une affaire dans laquelle deux journalistes locaux travaillant pour un journal privé ont été accusés de diffamation criminelle suite à la publication par leur journal d'un article dénonçant nommément des agents des forces de sécurité qui auraient enlevé des militants de l'opposition et de la défense des droits de l'Homme en 2008.
Des dizaines de journalistes ont été inculpés pour diffamation criminelle au fil des années, la dernière affaire du genre remontant au mois d'avril dernier quand deux journalistes du journal privé NewsDay ont été accusés d'avoir publié des informations mensongères dans un article concernant un enfant mort écrasé par un omnibus poursuivi par la police.
Le gouvernement avait commencé ces derniers mois à exprimer des préoccupations au sujet de cette loi, appelant à sa suppression, et faisant valoir qu'elle sapait les efforts pour augmenter la liberté d'expression garantie dans la nouvelle Constitution du pays.