Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé vendredi à une fin immédiate des hostilités au Soudan du Sud, expliquant qu'"il ne pouvait y avoir de solution militaire au conflit" dans le dernier né des pays du monde.
M. Ban a fait cet appel alors qu'il rencontrait le président du Soudan du Sud Salva Kiir en marge du débat annuel de l'Assemblée générale de l'ONU, qui en est à son troisième jour à New York.
"Le secrétaire général a exprimé sa vive préoccupation au sujet de la situation sécuritaire et humanitaire au Soudan du Sud", a déclaré aux journalises le porte-parole de M. Ban. "Il a appelé à une fin immédiate des hostilités, insistant sur le fait qu'il ne pouvait y avoir de solution militaire au conflit."
M. Ban a appelé le président sud-soudanais à parvenir à un accord inclusif afin d'initier une phase de transition de la gouvernance basée sur la justice, la transparence et la responsabilité dans la gestion des ressources pétrolières.
Les querelles politiques internes entre le président Kiir et son ancien adjoint Riek Machar ont commencé à la mi-décembre 2013 et se sont ensuite transformées en un conflit ouvert, lequel a causé la fuite de près de 102 000 civils vers les camps de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).
Au total, la crise a déplacé environ 1,5 million de personnes et en a mis 7 millions en risque de famine et de maladie, selon l'ONU.
Le 15 août, de nouveaux affrontements ont eu lieu à Bentiu après que les deux rivaux ont échoué à parvenir à un accord pour le partage du pouvoir, suite aux négociations à Addis-Abeba, en Ethiopie, sous l'égide de l'Autorité intergouvernementale pour le développement.
Par ailleurs, MM. Ban et Kiir ont également discuté du mandat de la MINUSS. "Même si la MINUSS et les acteurs humanitaires se concentrent sur les actions immédiates pour sauver des vies, le secrétaire général a noté que le destin du Soudan du Sud était au bout du compte entre les mains des dirigeants du pays", a ajouté le porte-parole.
Concernant Abyei, le secrétaire général a appelé le gouvernement du Soudan du Sud à désigner un co-président pour la Commission mixte chargée d'administrer la région d'Abyei et à reprendre le dialogue avec le Soudan pour la mise en oeuvre de l'accord du 20 juin 2011.
Les hostilités continues entre les dirigeants, a mis en garde M. Ban, auront pour effet de gaspiller la bonne volonté de la communauté internationale, qui était si évidente lorsque l'indépendance a été déclarée en 2011.
Mercredi, Hervé Ladsous, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux opérations de maintien de la paix, avait indiqué lors d'une réunion de l'ONU sur le Soudan du Sud que 5 000 soldats de maintien de la paix supplémentaires étaient en route vers le pays, mais il avait également noté les nombreuses entraves à la liberté de mouvement des casques bleus et des travailleurs humanitaires, ce qui les empêche de faire leur travail dans le pays.