Dans les territoires de Beni, Lubero et Walikale, dans la province du Nord-Kivu (est de la RDC), des milliers de civils sont prises depuis plusieurs semaines dans une spirale de violence, suite à une détérioration de la situation sécuritaire provoquée par des groupes armés, indique un communiqué du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), parvenu jeudi à Xinhua.
Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées, des femmes violées, et plusieurs autres personnes enlevées.
Des centres de santé et des habitations ont été pillés dans le territoire de Beni.
"Le bilan des violences s'est alourdi dans la soirée du 15 octobre, lorsque des hommes armés ont attaqué les villages de Ngandi et Kambau, situés non loin de Beni, entraînant la mort de plusieurs dizaines de personnes et plusieurs blessés. Ces attaques viennent s'ajouter à deux autres qui ont eu lieu la semaine dernière", rapporte le même communiqué.
"A Walikale, des incursions armées dans la zone de Kibua- Kashebere ont résulté en tueries, viols, pillages, exactions,et enlèvements de personnes. Dans le sud du territoire de Lubero, des hommes armés ont mené une incursion violente le 16 septembre dernier sur le village de Bunyatenge, 200 km au nord de Goma, durant laquelle près de 100 personnes furent enlevées, une vingtaine de femmes violées, et des structures humanitaires et des maisons pillées", poursuit le même communiqué.
"Je suis très préoccupée par les graves violations des droits humains que subissent des innocents civils depuis plusieurs semaines. Cette situation délétère est insoutenable et met en danger la vie de milliers de personnes", a indiqué dans ce communiqué, Barbara Shenstone, chef de l'OCHA en RDC.
Tout en étant inquiète de la situation au Nord-Kivu, Mme Shenstone déplore également les graves violences qu'ont subies la semaine dernière plusieurs dizaines de personnes dans le sud Irumu, dans la province Orientale voisine.
"Les multiplications des poches d'insécurité dans l'est du pays risque de priver des milliers de personnes de l'asssitance humanitaire dont elles ont besoin pour survivre. Toutes les parties au conflit doivent respecter sans faille le Droit international humanitaire et protéger les populations civiles et leurs biens des effets des affrontements armés", a ajouté Mme Shenstone.
Avec la présence de plusieurs groupes armés, le Nord-Kivu demeure la province la plus affectée par l'insécurité, avec plus de 900.000 personnes déplacées.
LA MONUSCO CONDAMNE LES ATTAQUES
Martin Kobler, chef de la Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), a déclaré condamner "avec fermeté" les attaques commises le 15 octobre contre la population à Beni et réitéré avec force la détermination commune de la MONUSCO et des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à neutraliser tous les groupes armés dans l'est de la RDC, y compris l'Alliance des forces démocratiques (ADF).
M. Kobler a exprimé son inquiétude sur la recrudescence des attaques contre la population dans la région de Beni, indique un communiqué de l'ONU.
Selon le communiqué, plus d'une vingtaine de personnes auraient été tuées dans les attaques survenues contre les localités de Ngadi et Kadou, qui font suite à celle qui a frappé Oicha, chef- lieu de Beni. Ces deux actes ont été perpétrés par des éléments supposés appartenir au groupe rebelle ougandais de l'ADF.
Le chef de la MONUSCO a assuré que sa mission continuera à soutenir avec détermination l'opération Sukola 1 en cours, c'est-à- dire la neutralisation de l'ADF et de ses leaders, la libération des otages encore détenus et le plein retour de l' autorité de l'état dans les régions affectées.
Mercredi soir, des hommés armés, supposés appartenir à l'ADF, ont attaqué Ngadi. Des personnes ont été tuées par balles et d'autres par la machette,selon des sources médicales.