La situation de la fièvre hémorragique à virus Ebola en Guinée est encore "préoccupante", mais "maîtrisable", a déclaré mardi Dr Félicité CHOKKI-LALEYE, Représentant du Directeur de l'Organisation ouest africaine de la Santé (OOAS), lors d'un entretien accordé à Xinhua.
Aec un taux de guérison de plus de 40% dans les centres de traitements de fièvre Ebola en Guinée, Dr CHOKKI-LALEYE a estimé que ces statistiques sont un signe encourageant pour la Guinée et pour la communauté internationale.
"Je pense que la tendance va s'infléchir très rapidement avec les stratégies qui sont mises en oeuvre", a rassuré l'experte de l'OOAS, avant d'ajouter qu'il y a espoir de croire à une fin d'Ebola en Guinée.
Selon elle, les pays de la CEDEAO touchés par l'épidémie d'Ebola et la communauté internationale doivent conjuguer davantage des efforts pour engager une véritable lutte contre cette maladie qui décime déjà plusieurs milliers de familles.
Pour ce faire, Mme CHOKKI-LALEYE a préconisé aux autorités guinéennes la nécessité d'installer dans les préfectures et zones touchés par la fièvre Ebola, des comités villageois de veille pour mener au quotidien les séances de communication et de sensibilisation de proximité.
Ceci est dans le but d'aboutir à un changement de comportements des populations dans les villages encore réticents dans le pays, a- t-elle souligné.
"Les comités de veille villageois sont constitués des gens de la communauté qui parlent la langue du territoire et qui, 24h sur 24, peuvent sensibiliser contre la propagation du virus Ebola", a souligné l'épidémiologiste.
Cette stratégie de proximité est très porteuse et a déjà obtenu des réussites dans certains pays ayant combattu la fièvre Ebola dans le passé, a-t-elle fait savoir.
Par ailleurs, un véritable mécanisme de suivis des contacts est aussi indispensable pour rompre la chaine de contamination et faire en sorte que des nouveaux foyers ne se développent pas à cause de la mobilité d'éventuels suspects, a commenté Dr CHOKKI- LALEYE.
Au niveau de la sous région ouest africaine, elle a prôné l'installation des points de contrôles sanitaires transfrontaliers, pour empêcher le virus de se propager d'un pays à un autre.
Dans le dernier rapport de la coordination nationale de lutte contre Ebola, le cumul des cas est de 1 656 avec 962 décès.