Les autorités sécuritaires ivoiriennes jurent de juguler le phénomène de la violence urbaine, marquée par la multiplication des "Microbes", gangs de mineurs.
Pour le directeur général de la Police ivoirienne le général Brindou Mbia, les forces de sécurité sont déterminées à accomplir leur devoir de sécurisation des biens et des personnes et à prendre à bras-le-corps la question de la violence urbaine.
Pour montrer leur engagement à éradiquer le fléau à Abidjan, les forces de police ont mis en place une stratégie de lutte contre ces dangereuses bandes de mineurs.
"Ces gamins prennent leur inspiration dans les fumoirs. Ils prennent leur dose de drogue grâce au fruit de leurs agressions", a expliqué un officier ivoirien.
Selon lui, le phénomène est combattu avec acharnement, et la veille opérationnelle des forces de sécurité sera permanente.
La stratégie a commencé à porter fruit avec l'arrestation de plusieurs centaines de "microbes" et la mise hors d'état de nuire de plusieurs autres.
"Nous allons intensifier la lutte. Nous sommes déterminés à atteindre l'objectif d'éradication du phénomène avec l'appui des populations qui ont compris la dangerosité de ces bandes. Elles ont commencé à collaborer avec la police", a indiqué le directeur général de la police le général Brindou Mbia lors d'une récente conférence de presse.
LA VIDÉOSURVEILLANCE POUR DISSUADER
Plusieurs mois auparavant, les autorités ivoiriennes avaient mis sur pied la vidéosurveillance dans les rues d'Abidjan en vue de contribuer à renforcer la sécurité.
Lors d'un entretien avec des journalistes début janvier, le ministre ivoirien de l'Intérieur Hamed Bakayoko avait fait état de l'importance de dispositif technologique.
"A travers ce dispositif électronique, nous aurons une idée claire des mouvements de personnes, nous saurons qui fait quoi", avait-t-il noté, faisant état de la nécessité de repérer ou de dissuader les individus suspects.
A en croire un expert, la vidéosurveillance dans les rues et lieux publics a fait chuter la délinquance de rue dans certains pays, et l'expérimentation en Côte d'Ivoire s'avère opportune.
"Ce dispositif qui est en train de s'installer de manière progressive va aider les forces de sécurité dans leur tâche, et va dynamiser la lutte contre l'insécurité urbaine", a fait remarquer l'expert, saluant l'effort des autorités sécuritaires ivoiriennes.
En vue d'outiller les Forces de sécurité, les partenaires nationaux et internationaux ont mené plusieurs actions.
Lundi, les responsables du Conseil national de sécurité (CNS) ont remis des lots de matériels aux autorités des forces de défense et de sécurité, afin de dynamiser la lutte contre les bandes armées.
"Il s'agit de doter les forces de sécurité en matériels adéquats pour l'accomplissement de ses missions régaliennes de protection des biens et des personnes et d'accroître leurs capacités opérationnelles", a fait remarquer le coordonnateur du CNS Alain Donwahi.
Sur le plan matériel et sur l'aspect lié à la formation, l'Opération des nations-Unies en Côte d'ivoire (ONUCI) a également apporté un appui substantiel aux forces de sécurité ivoiriennes dans toutes leurs composantes.
Par ailleurs, l'Union européenne (UE) vient de faire à la Côte d'Ivoire un don d'une valeur de plus 600 millions de FCFA, ( 975. 000 euros) pour le renforcement de la capacité et la modernisation de la police nationale ivoirienne.
Ces gestes s'ajoutent à plusieurs autres, dans la perspective de donner aux forces de sécurité ivoiriennes les moyens de pacifier le pays.
La pacification et la sécurisation de la capitale économique et des régions du pays préoccupent les autorités sécuritaires ivoiriennes qui entendent doter les forces de l'ordre de moyens modernes et efficaces pour accomplir leur mission de protection de biens et de personnes.