Près de 88% des électeurs du Burundi se sont inscrits jusqu'ici pour les élections de 2015, selon la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui projetait enrôler 4,2 millions d'électeurs.
Pierre-Claver Ndayicariye, président de la CENI, qui intervenait lundi lors d'une réunion d'évaluation et d'échange sur les résultats provisoires de l'opération d'enrôlement des électeurs, a fait savoir qu'à la clôture de l'enrôlement au 12 décembre 2014, l'effectif des inscrits est 3.694.944.
Ce chiffre, a-t-il expliqué, revêt un caractère provisoire dans la mesure où il n'intègre pas encore les résultats des ambassades et consulats burundais dans quinze pays.
"Ce résultat est satisfaisant, car les quelques 1920 cas d'anomalies liées surtout à la falsification de la carte nationale d'identité (CNI) ont été traités à la satisfaction de la CENI", a- t-il affirmé.
Toutefois, a-t-il proposé, si les parties prenantes au processus électoral se mettent d'accord et en vue de cheminer vers un processus électoral davantage apaisé, la CENI est prête à examiner la possibilité d'organiser une réouverture partielle de l'opération d'enrôlement pour permettre l'inscription au rôle d'électeur pour des Burundais en âge de voter qui n'ont pas pu se faire inscrire faute d'avoir la carte nationale d'identité.
Le résultat de l'enrôlement a été rejeté par la coalition d'une dizaine des partis politiques d'opposition, l'Alliance des démocrates pour le changement (ADC).
"C'est un fichier électoral confectionné sur base de fausses données. D'où, si rien ne change, les prochaines élections seront d'avance faussées avec le risque d'aboutir sur de faux dirigeants en 2015", a déclaré Léonce Ngendakumana, président de la coalition.
L'ADC, a-t-il insisté, fustige ce résultat truqué et plaide pour son annulation totale eu égard aux nombreuses irrégularités observées lors de l'enrôlement.
Le président du Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie "CNDD-FDD" ( parti au pouvoir), Pascal Nyabenda a félicitéla CENI pour son travail, en précisant que les "maigres" irrégularités (0,25% des inscrits) soulevées par l'opposition n'étaient pas de nature à invalider cette opération d'enrôlement qui s'est déroulé du 24 novembre au 12 décembre.