L'Assemblée nationale burundaise a élu mercredi 11 commissaires de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) qui devra piloter le travail de réconcilier le peuple burundais à partir de la vérité sur les événements qui ont endeuillé le pays depuis l'indépendance du Burundi en 1962 jusqu'à la signature de l'Accord d'Arusha pour la paix au Burundi.
L'évêque catholique d'ethnie Hutu, Jean Louis Nahimana, a été désigné comme le président de la commission alors que l'évêque d'ethnie Tutsi Bernard Ntahoturi occupe le poste de vice-président.
La commission comprend ainsi six représentants de l'ethnie Hutu, quatre de Tutsi ainsi qu'une femme d'ethnie Twa.
Créée par décret présidentiel du 15 mai 2014, la commission aura quatre missions pendant son mandat de quatre ans.
La première mission est d'enquêter et d'établir la vérité sur les violations graves des droits de l'homme et du droit international humanitaire commises durant la période allant de l' indépendance le 1er juillet 1962 au 4 décembre 2008, date de la fin de belligérance.
La seconde est de qualifier toutes ces violations précitées.
La troisième est de publier la liste des personnes physiques disparues ou assassinées et celles des victimes et des témoins qui renoncent à l'anonymat, celle des gens qui se sont distingués dans la protection des vies humaines pendant les différentes crises, celle des victimes qui ont accordé le pardon ainsi que celle des auteurs qui ont bénéficié du pardon.
La quatrième est de proposer un programme de réparations comportant à la fois des mesures individuelles et collectives, la mise en place d'un programme d'actions visant à promouvoir le pardon et la réconciliation et une date de la Journée Nationale de commémoration des victimes.
En 2008, les Burundais se sont convenus à Arusha de mettre en place cette commission dans le but de se réconcilier.