Les possibles traces de strates fossiles sur Mars (marquées en noir) |
Des photos de roches prises sur Mars par le robot Curiosity de la NASA révèlent quelles pourraient être les premiers signes sérieux que la vie telle que nous la connaissons a existé sur la planète rouge. Les images ont été tournées sur l'affleurement du Lac Gillespie, dans la baie de Yellowknife, qui était autrefois un lac immense quand Mars avait de l'eau en surface. Le Dr Nora Noffke, qui a passé 20 ans à étudier les fossiles des premiers microbes, a précisé que les formations visibles sur les roches martiennes avaient l'air très semblables à celles trouvées sur la Terre – des formations créées par des microorganismes.
« Sur une image, j'ai vu quelque chose qui me semblait très familier », a déclaré Mme Noffke à Astrobiology Magazine. « Alors j'ai regardé d'un peu plus près, ce qui signifie que j'ai passé plusieurs semaines à enquêter sur certaines images centimètre par centimètre, à dessiner des croquis, et à les comparer aux données de structures terrestres ». Ses recherches, publiées dans la revue Astrobiology, ont examiné les structures dans les roches martiennes, et les ont comparées avec les restes d'organismes microbiens qui étaient autrefois la forme la plus avancée de la vie sur notre planète. Et curieusement, ils correspondent.
Quand la vie a évolué sur Terre, des couches de matière organique se sont réparties partout où l'humidité se trouver, laissant derrière des modèles induits par des microbes sur les rochers. Elle reconnaît qu'il est toutefois possible que les structures sur Mars aient été formées par l'érosion naturelle. « Mais si les structures martiennes ne sont pas d'origine biologique », a ajouté Mme Noffke, « alors les similitudes en termes de morphologie, mais aussi de modèles de distribution en ce qui concerne les structures sédimentaires induites par des microbes sur Terre serait une coïncidence extraordinaire ».
Nora Noffke -qui travaille au Département de l'océan, de la Terre et des sciences atmosphériques à l'Université Old Dominion de Virginie, aux États-Unis- espère que d'autres vont mettre son hypothèse à l'épreuve. La prochaine fois que Curiosity rencontrera d'autres caractéristiques de ce genre, elles constitueraient de bonnes candidates pour des forages et des analyses par le laboratoire de bord du robot à propulsion nucléaire. La solution idéale serait d'obtenir des échantillons de la roche et de les renvoyer vers la Terre pour qu'ils y soient étudiés, mais, a-t-elle ajouté, ce n'est pas pour tout de suite. Si la NASA a bien des plans pour une mission de retour d'échantillons, ils sont distants d'au moins une dizaine d'années et pourraient même ne pas se concrétiser, en particulier si Elon Musk parvient à concrétiser son projet de colonisation martienne.