Suite à la tentative d'organiser dimanche à Niamey une marche de protestation contre le régime en place, et cette dernière ayant été auparavant interdite, une centaine de personnes parmi lesquelles des leaders de l'opposition nigérienne ont été arrêtées et placées en garde à vue par la police judiciaire.
Pour rappel, les partis membres de l'opposition nigérienne réunis au sein de l'Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la république (ARDR) ont décidé d'organiser une marche suivie d'un meeting dimanche dans la capitale, et ce malgré l'interdiction mise en place par les autorités régionales après les violentes manifestations anti-Charlie de vendredi et samedi derniers qui ont fait une dizaine de morts à Zinder et à Niamey.
Dépêchées très tôt sur la Place Toumo, lieu du rassemblement, les forces de sécurité ont dispersé à coups de gaz lacrymogène les manifestants conduits par Mahamane Ousmane, ancien président de la République (1993-1996) et président de l'ARDR, et Seyni Oumarou, chef de file de l'opposition.
Selon Bakari Seydou, coordinateur du parti d'opposition Lumana-Fa, au moins 91 militants de l'opposition ont été arrêtés, parmi lesquels le coordinateur régional de l'ARDR de Niamey Soumana Sanda, le porte-parole de l'ARDR Ousseini Salatou, le militant Doudou Rahama, l'ancien maire de Niamey Oumarou Dogari, ainsi que plusieurs acteurs de la société civile.
L'opposition politique nigérienne avait convoqué cette marche suivie d'un meeting pour, dit-elle, protester contre les actes de mal gouvernance et les multiples violations de la Constitution commises par le régime du président Issoufou Mahamadou.