Selon un responsable de la sécurité libyenne, des hommes armés ont attaqué un des hôtels les plus huppés de Tripoli et pris un nombre indéterminé d'otages après avoir tué au moins neuf personnes. Essam Al-Naas, porte-parole d'une agence de sécurité de Tripoli, a déclaré à l'Associated Press que la prise d'otages avait toujours lieu à l'Hôtel Corinthia, qui se trouve au bord de la mer Méditerranée. La police a identifié les victimes comme cinq étrangers et trois gardes de sécurité. D'après le New York Times, les assaillants se réclameraient de l'Etat Islamique.
Un employé de l'hôtel qui a parlé sous couvert d'anonymat a déclaré que cinq assaillants masqués portant des gilets pare-balles ont pris l'hôtel d'assaut après avoir passé les portiques de sécurité, tirant en l'air avant de tirer au hasard sur les membres du personnel. Il a ajouté que l'hôtel a été évacué avant que les assaillants affrontent les gardes et fassent exploser une voiture piégée dans le parking, incendiant au moins cinq voitures en stationnement et endommageant certaines fenêtres de la façade de l'hôtel.
D'après cet employé, les clients de l'hôtel, qui reçoit beaucoup de diplomates, étaient italiens, britanniques et turcs, mais il était en grande partie vide au moment de l'attaque. Il a dit que la milice soutenue par le Premier ministre Omar al-Hassi réside également habituellement à l'hôtel, mais qu'il n'était pas là mardi. L'hôtel avait déjà été attaqué en 2013 quand un ancien premier ministre y fut enlevé.
Depuis l'éviction et l'assassinat du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et 2011, le pays est déchiré entre des milices et des tribus opposées qui se disputent le pouvoir. Le groupe se serait lui-même identifié sur les médias sociaux comme étant de la province de Tripoli de l'Etat Islamique. Le Times a rapporté que les militants ont déclaré que l'attaque a eu lieu en représailles à l'action des États-Unis dans la région, à savoir l'enlèvement en 2013 de Nazih Abdul-Hamed al-Ruqai, un terroriste lié à Al-Qaida.