Les premières évaluations officielles camerounaises confirment un bilan élevé de l'attaque de Boko Haram mercredi matin à Fotokol dans la région de l'Extrême- Nord, établi à plus 80 civils, 13 militaires tchadiens et 6 soldats camerounais, selon un décompte communiqué à la presse jeudi à Yaoundé par le ministre en charge de la Défense, Edgar Alain Mebe Ngo'o.
"Au jour d'aujourd'hui, au terme des opérations de décompte qui ont été effectuées à Fotokol, nous avons 81 personnes au titre des populations civiles tuées. Nous comptons également 13 militaires tchadiens également tués et 6 militaires camerounais", a affirmé le ministre après l'ouverture d'une réunion d'experts pour l' opérationnalisation de la force mixte multinationale de 7.500 hommes annoncée par l'Union africaine (UA) pour la lutte contre la secte islamiste nigériane.
"Je voudrais préciser que ce bilan est susceptible d'évoluer, parce qu'en dehors des tués il y a beaucoup de blessés dont certains très grièvement", a-t-il poursuivi sans donner cependant de détails sur les victimes enregistrées dans les propres rangs des assaillants.
C'est un bilan proche de celui obtenu par Xinhua mercredi soir auprès de sources militaires au front, qui se rapportait à 7 soldats camerounais, 16 militaires tchadiens et des dizaines de civils tués dont une trentaine de fidèles musulmans massacrés lors d'une prière à la mosquée de Fotokol, incendiée par la suite.
D'après ces sources toutefois, de lourdes pertes estimées à plus de 300 morts ont été recensées chez les combattants de Boko Haram qui ont brièvement pris le contrôle de Fotokol mercredi matin avant d'en être délogés suite à une riposte musclée de l' armée camerounaise appuyée par des troupes tchadiennes dépêchées par le pouvoir de N'Djamena pour cette mission.
Selon le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, lors d'un point de presse le même jour en soirée à son cabinet à Yaoundé, "ce matin du 4 février 2015 aux environs de 5 heures, des assaillants de Boko Haram estimés à 800 hommes environ (ont attaqué) à nouveau les positions de nos forces de défense dans la ville de Fotokol".
"Cette attaque, a-t-il poursuivi, survient à la suite d'une incursion des forces tchadiennes dans la ville de Gambaru en territoire nigérian, qui a été rendue possible grâce à la livraison d'une ligne de débouché par l'armée camerounaise sur le pont du fleuve El Beid. Après de violents combats, l'ennemi est à nouveau mis en déroute avec le bilan d'une cinquantaine de morts dans ses rangs".