L'Egypte a approuvé lundi soir l'achat de 24 avions Rafale, d'une frégate multimission et de missiles pour un montant total de plus de 5 milliards d'euros, rapporte mardi la presse française.
Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi "a approuvé, lundi 9 février dans la soirée, le contrat d'achat de 24 Rafale, d'une frégate multimission FREMM et de missiles MBDA d'un montant de plus de 5 milliards d'euros", écrit mardi le journal Le Monde, ajoutant que "la signature officielle pourrait intervenir dans les jours prochains, voire dès mercredi ou jeudi".
Les négociations de ce contrat se sont accélérées à l'automne dernier, lors de la visite du président Abdel Fattah Al-Sissi à Paris, rappelle le journal.
A cette occasion, M. Al-Sissi a fait part de sa volonté de renforcer la défense aérienne égyptienne, composée notamment de Mirage-5 et Mirage-2000, "en achetant 24 Rafale", selon Le Monde.
"A cela s'ajouteraient des missiles de courte et moyenne portée fournis par MBDA, pour un contrat de l'ordre de 400 millions d'euros en faveur de la défense anti-aérienne égyptienne", précise le journal.
"Côté marine, l'armée égyptienne, qui a déjà signé à l'été 2014 l'achat de quatre corvettes Gowind de DCNS pour un total estimé à milliard d'euros, souhaiterait en acquérir deux autres, mais aussi un ou deux bâtiments plus importants que sont les FREMM", note le quotidien.
Le journal économique Les Echos souligne de son côté que le contrat commercial de vente des 24 Rafale pourrait être signé "très vite, d'ici à la fin de la semaine prochaine, voire peut-être d'ici la fin de celle-ci", révélant qu'une "réunion est en effet prévue ce mardi après-midi pour finaliser le contrat entre les représentants de l'avionneur, de Thales et de Safran - les deux partenaires industriels majeurs -, du Trésor et du Caire".
"Si tout se déroule comme prévu, deux ou trois Rafale pourraient être prélevés rapidement sur la chaîne de Dassault à Mérignac pour qu'ils puissent voler en août lors de l'inauguration de l'élargissement du canal de Suez, comme le souhaitent les Egyptiens", poursuit le quotidien.
Dans un article publié lundi dans Les Echos, la maître de conférences en économie Laurence Daziano évoquait les raisons de ce contrat négocié avec l'Egypte dans un temps record de trois mois, expliquant que le pays se trouve confronté "à un environnement sécuritaire très dégradé" et qu'il "doit se munir d'une aviation de chasse, qui lui permettrait d'intervenir en Libye, dans le Sinaï et peut-être demain au Moyen-Orient".
Elle a également estimé que si ce contrat était signé il "constituerait surtout un véritable succès à l'exportation militaire pour le Rafale", qui ne s'est jamais exporté jusqu'à présent.
"La vente de 24 Rafale à l'Egypte aurait, à coup sûr, un effet d'entraînement pour les projets d'exportation au Qatar (36 appareils), en Inde (126 appareils) et peut-être aux Emirats arabes unis", écrivait la spécialiste.
"Après quinze ans d'échec commercial, Dassault Aviation connaîtrait ainsi plusieurs succès consécutifs à l'exportation, soutenus par l'aggravation des risques géopolitiques et l'arrivée à maturité de marchés de renouvellement d'avions de chasse", soulignait-elle.