A la campagne, on n'a pas de poêles plates, alors pour faire cette galette, on utilise la poêle de fer traditionnelle dont les paysans se servent pour faire la cuisine. Quant à la pâte, pour la faire prenez d'abord de la farine, ajoutez-y du sel, la bonne quantité d'eau froide, et des condiments comme de la coriandre finement hachée, de la ciboulette ou du gingembre, des oignons verts ; on peut aussi y ajouter un œuf, bien mélangé, mais il faut bien veiller à ce que la pâte ne soit ni trop liquide ni trop épaisse.
Faites ensuite chauffer la poêle et versez-y l'huile. Quand elle commence à fumer, prenez une spatule métallique et étalez l'huile pour recouvrir toute la poêle. Versez-y ensuite une demi-louche de pâte, puis étalez-la rapidement avec le manche le long des bords afin de former un arc, enfin faites lentement couler la pate jusqu'au fond de la poêle pour former une galette parfaitement ronde. Quand les bords commencent à se décoller de la poêle, soulevez délicatement la crêpe avec vos doigts pour la décoller du fond de la poêle. Rajoutez rapidement de l'huile, montez le feu, et à l'aide d'une petite brosse en tiges de sorgho, faites-la aller et revenir dans la poêle à plusieurs reprises, jusqu'à ce que la couleur, le parfum et le goût aient le niveau désiré.
Lors de la période de confinement des femmes après leur accouchement, leur famille partageait cette galette et la coupait en larges bandes en forme de diamant, qui étaient ensuite cuites comme des nouilles dans un bon bouillon additionné de divers condiments avant d'être dégustées, ce qu'on appelle Guobaliu. Le Guobaliu dans son bouillon est un plat parfumé, nourrissant mais aussi très digeste. Dans le passé, c'était un plat raffiné que les paysans de Zaobei réservaient aux jeunes mères, mais aujourd'hui à Zaoyang petits et grands restaurants le proposent ; ce n'est plus l'apanage des jeunes mères et il fait la joie des invités, et témoigne de l'hospitalité de la famille qui vous accueille.