Ce lundi 23 mars marque un an de la première déclaration officielle de l'épidémie de la fièvre Ebola en Guinée, où la lutte pour éradiquer l'épidémie a amorcé sa dernière phase, dans le cadre d'un plan dénommé "plan de riposte intérimaire", qui sera officiellement lancé mardi, et dont la date butoir est fixée au 15 avril prochain.
A l'occasion de cet anniversaire de cette crise sanitaire sans précédent enregistrée en Guinée, les citoyens ont été invités à observer une minute de silence à 12h00 GMT, à la mémoire des victimes de cette terrible maladie.
Sur le plan de la riposte, les autorités guinéennes et leurs partenaires s'activent pour mettre un terme à la propagation de ce virus dans trois semaines. Un défi qu'ils tiennent absolument à relever, après le fiasco enregistré dans le cadre du "plan zéro Ebola en 60 jours", qui a pris fin le 10 mars, et dont l'échec a été justifié par la coordination nationale de riposte contre Ebola par la réticence aux équipes anti-Ebola, qui persiste en Basse Guinée, notamment dans la capitale. Mais aussi dans 6 préfectures voisines de la capitale, où les décès communautaires poseraient des problèmes aux équipes anti-Ebola, dont l'intervention dans ces zones se heurte à l'hostilité de certains citoyens.
D'où la décision des autorités guinéennes de mettre un fort accent sur la sécurisation de toutes les interventions réalisées sur le terrain dans le cadre de la sensibilisation des populations.
Il conviendrait de noter que la Guinée a enregistré depuis le début de cette épidémie un total cumulé de 3402 cas avec 2249 décès, soit un taux de létalité de 66.1 %. Des cas qui se répartissent comme suit en cas confirmés qui sont estimés à 2999 dont 1854 décès, et en cas probables qui sont de 395 dont 395 décès.
Ce bilan publié samedi dernier révèle également que 1085 personnes confirmées sont sorties guéries des centres de traitement, soit un taux de 37.3 %.
Quant au nombre de malades se trouvant dans les centres de traitement, il est de 69, dont 60 confirmés.
Dans cette dernière phase de riposte contre le virus Ebola, la coordination a procédé à la formation de plus de "300 détenteurs de cabinets médicaux privés sur les mesures de prévention et le contrôle de l'infection, y compris la fièvre hémorragique à virus Ebola, suivie de la distribution des kits de protection individuelle", a-t-elle indiqué dans un communiqué officiel.
Le déploiement de laboratoires mobiles est envisagé dans la capitale, en vue de d'améliorer la gestion des prélèvements sur les patients.
Le président Alpha Condé ne cesse d'appeler ses compatriotes au gré de ses discours, à s'investir dans la riposte afin que l'épidémie soit éradiqué avant les travaux du printemps des institutions de Bretton Woods, prévus à Washington en avril, où la question de la reprise économique des pays affectés par l'épidémie, dont la Guinée, sera largement abordé.
Le Premier ministre guinéen Mohamed Saïd Fofana a lui, invité les forces de sécurité à empêcher la circulation des corps d'une localité à une autre, afin d'éviter tout risque de contamination lié aux décès communautaires.
Mohamed Saïd Fofana promet que tout sera mis en oeuvre pour le renforcement des capacités opérationnelles de la croix rouge et des services de santé, notamment en matériels roulants. Pour éviter tout retard dans la prise en charge des décès, en cette période d'épidémie.
Pour réussir cette guerre contre Ebola, un appel a été lancé aux populations de la capitale ce lundi par le biais de la radio nationale, afin de renforcer les mesures d'hygiène, après un relâchement constaté dans la capitale guinéenne, où les kits de lavage des mains ont presque disparus devant certains publics même. Alors que l'épidémie n'est pas encore éradiquée.