La Cour d'Appel de Kankan, qui tient son audience foraine à N'Zérékoré, ville du sud-est de la Guinée, a condamné mardi onze personnes à la réclusion criminelle à perpétuité, pour avoir tué huit membres d'une équipe anti-Ebola en septembre dernier à Womé, localité située dans cette région près de la forestière du Liberia, a-t-on appris de source judiciaire.
Comme chefs d'accusations retenus contre eux, il y a "l' assassinat, la complicité d'assassinat, l'association de malfaiteurs, les pillages, les coups et blessures volontaires et le vol".
ils doivent aussi verser solidairement la somme de plus d'un milliard de francs guinéens (environ 137.000 USD) aux titres de dommages causés aux familles des victimes. Les 15 autres prévenus qui avaient comparu dans le cadre de ce procès ont été acquittés par la Cour, pour "délit non constitué".
Dans son réquisitoire, le procureur William Fernandez avait requis la peine de mort contre 15 prévenus sur les 26 qui ont comparu dans cette affaire.
42 autres personnes citées dans ce dossier criminel n'ont toujours pas été retrouvées pour leur comparution devant cette assise foraine.
Le 16 septembre 2014, huit membres d'une équipe chargée de sensibiliser la population sur la lutte contre Ebola dans le village Womey, près de N'Zerékoré, ont trouvé la mort lors que des individus hostiles à l'opération de riposte contre la maladie attaquaient l'équipe.
Le village de Womey s'était vidée de ses habitants après le déploiement des forces de sécurité sur les lieux pour retrouver les auteurs des crimes.
La Guinée est l'un des pays ouest-africains les plus touchés par le virus Ebola, avec 3.128 cas confirmés dont 1.939 décès. En ce moment, on compte encore 35 cas dans les centres de traitement, dont 21 confirmés.