Des milliers de Mauritaniens, pour la plupart Haratines, descendants d'esclaves, ont participé mercredi soir à Nouakchott à une marche contre l'esclavage.
Cette marche, initiée par le comité de suivi du Manifeste pour les droits politiques économiques et sociaux des Haratines, était organisé à l'occasion du premier anniversaire de ce manifeste lancé depuis avril 2014.
A la manifestation ont pris part des personnalités indépendantes de la société civile, du monde politique, ainsi que des militants des droits humains appartenant au comité de suivi du Manifeste des droits des Haratines, qui s'était fixé comme objectifs de militer pour obtenir "l'égalité et les droits économiques, politiques et sociaux de cette frange de la population victime d'une injustice historique".
Les manifestants scandaient des slogans exigeant "des mesures concrètes contre les pratiques esclavagistes" et une " discrimination positive" en faveur de cette frange de la population fragilisée par la pauvreté et l'ignorance.
Ils ont également revendiqué la remise en liberté du militant président de l'Initiative abolitionniste, Biram Ould Dah Ould Abeid, incarcéré depuis novembre dernier.
Selon les dirigeants du Manifeste des Haratines, "nombre de mesures institutionnelles ont été prises par l'Etat mauritanien depuis 1981 (année d'abolition officielle de l'esclavage dans le pays) sans toutefois que cela puisse faire avancer les choses concrètement".
La question de l'esclavage continue à alimenter la polémique entre le gouvernement et les organisations de lutte pour les droits humains.
Si, pour l'Etat, le phénomène n'existe que sous forme de séquelles, des organisations de la société civile soutiennent que l'esclavage "existe dans le pays sous forme de pratiques vécues".
Les autorités mauritaniennes avaient mis en place en 2014 une organisation de lutte contre les séquelles de l'esclavage, dont les programmes ciblent les populations les plus déshérités, notamment les anciens esclaves et les descendants d'esclave.
L'organisation doit financer des projets à génération de revenu au profit de ces populations.