Le gouvernement mauritanien a reporté sine die les élections initialement prévues le 14 mars prochain, pour renouveler les deux-tiers des 68 membres du Sénat, apprend-t-on de source officielle.
Un projet de décret en ce sens a été pris par le Conseil des ministres, réuni mercredi, et sera soumis prochainement au parlement, selon un communiqué officiel.
Cette décision intervenant, après l'appel au dialogue lancé par le gouvernement, a pour but "d'ouvrir la voie" à ce dialogue entre la majorité et l'opposition, selon le ministre mauritanien de l' Intérieur, Mohamed Ould Ahmed Salem Ould Mohamed Rare.
La convocation, le 31 décembre dernier, du collège électoral par le gouvernement pour des élections sénatoriales avait été critiquée par l'opposition radicale mauritanienne qui l'avait qualifiée de "fuite en avant".
Les seuls votants à cette consultation sont en effet les membres des conseils municipaux. Or, l'opposition radicale, organisée au sein du Forum national pour la démocratie et l'unité (FNDU), qui avait boycotté les municipales de 2013, ne dispose pas de conseillers municipaux dans les communes et est donc exclue de fait de ce scrutin.
Le 4 janvier dernier, le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avait déclaré être "totalement disponible" pour un dialogue avec l'opposition.
Il avait renouvelé sa "disponibilité totale pour un dialogue général visant la réalisation des intérêts suprêmes de la nation".
"Cela procède de notre conviction, de la nécessité de permettre à toutes les forces politiques de participer à la construction nationale", avait-t-il expliqué.
Ce report de l'élection sénatoriale, qui constituait, entres autres, une exigence de l'opposition pour participer à tout dialogue, "constitue une preuve de plus de la sincérité de l'appel au dialogue formulé par le gouvernement auquel l'opposition la plus radicale a déjà répondu favorablement", notent les observateurs.
Le Sénat mauritanien est largement dominé par le parti au pouvoir qui y occupe une quarantaine de sièges.