La cour de Rosso (204 km au sud-ouest de Nouakchott) est appelée à comdamner huit militants antiesclavagistes à 5 ans d'emprisonnement, pour "outrage aux forces de l'ordre et d'organisation d'un rassemblement public non autorisé".
Il s'agit de huit membres de l'Initiative de Résurgence antiesclavagiste (IRA), dont le président de l'organisation, Biram Ould Dah Ould Abeid, jugés depuis le 24 décembre.
Dans son réquisitoire, le parquet a également requis la saisie des biens de l'IRA, qui n'est pas reconnue par l'administration mauritanienne.
Les huit inculpés avaient été arrêtés et écroués le 11 novembre au moment où ils prenaient part à une caravane de sensibilisation contre l'expropriation des terres des anciens esclaves sur la rive droite du fleuve Sénégal.
A l'ouverture du procès, les accusés avaient unanimement nié les faits qui leur sont reprochés. Ils avaient affirmé que leur arrestation avait été effectuée sur "instructions émanant du sommet de la hiérarchie de l'Etat".
Le procès du président de l'IRA et de ses compagnons se déroule sous une forte pression des sympathisants d'IRA, qui continuent à organiser des rassemblements devant le palais de justice de Rosso.
Par ailleurs, le jeune mauritanien Mohamed Ould Mkheitir, condamné à mort pour blasphème contre le prophète Mohamed, a introduit lundi un pourvoi en cassation auprès de la cour criminelle Nouadhibou. Sa défense avait estimé ce verdict " excessif".
Selon les observateurs, le condamné à mort, qui avait exprimé publiquement son repentir, "pourrait voir sa peine commuée".