Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a appelé vendredi le président nigérian Muhammadu Buhari à prendre des mesures urgentes pour traduire en justice les auteurs des violations et des atteintes aux droits humains.
Selon le Haut-Commissaire, les témoignages d'individus victimes de Boko Haram dans le nord du Nigeria font état "d'une terreur absolue et de graves violations des droits de l'Homme".
"Les civils dans le nord du Nigeria ont survécu à des actes horribles de cruauté et de violence perpétrés par Boko Haram, y compris des meurtres, des exécutions sommaires et la participation forcée à des opérations militaires, dont l'utilisation d'enfants pour faire exploser des bombes, le travail forcé, le mariage forcé et la violence sexuelle, notamment le viol", a déploré le Haut-Commissaire.
Il s'est par ailleurs inquiété de rapports faisant état d'exactions commises par les forces armées nigérianes, y compris des conditions de détention inhumaines et des tortures à l'encontre de prisonniers.
"Une victime a raconté son calvaire quand il a été pris pour un membre de Boko Haram et détenu par des militaires à Yola dans l'Etat d'Adamawa. L'homme dit qu'il a passé cinq jours sans eau ni nourriture et que les détenus buvaient l'urine d'autres pour étancher leur soif. Il a affirmé qu'il y avait une moyenne de cinq décès par jour dans l'établissement", a déclaré le Haut-Commaire.
Tout en reconnaissant les défis importants auxquels est confronté le gouvernement nigérian dans sa lutte contre Boko Haram, le Haut-Commissaire a insisté sur la nécessité de garantir le respect de l'état de droit par les forces armées régulières.
"Il est crucial de s'assurer que les victimes des crimes de Boko Haram ne deviennent pas également les victimes de leur propre gouvernement", a-t-il souligné, tout en appelant les autorités du pays à apporter une aide et un soutien psychologique aux individus libérés.