Dernière mise à jour à 15h43 le 17/10
Le lancement réussi lundi du vaisseau spatial habité Shenzhou-11 constitue une nouvelle étape permettant à la Chine de figurer parmi les acteurs de premier plan dans l'utilisation de la technologie aérospatiale, estime Alexandre Jelezniakov, expert russe sur les vols spatiaux.
Le vaisseau spatial avec deux astronautes à son bord s'amarrera au laboratoire spatial expérimental Tiangong-2 mis sur orbite à la mi-septembre.
Ce lancement illustre les efforts déployés ces derniers mois par la Chine pour devenir une puissance spatiale, dont le décollage réussi en juin de la fusée Longue Marche-7 de nouvelle génération et la mise sur orbite en août du premier satellite de communication quantique du monde, Micius.
Les programmes aérospatiaux chinois à succès, notamment le programme d'exploration de la lune qui est bien préparé et progresse régulièrement vers des objectifs tangibles, sont impressionnants et admirables, souligne M. Jelezniakov, qui est également membre de l'Académie russe d'astronautique Tsiolkovski.
Pour lui, les qualités du laboratoire spatial Tiangong-2 illustrent la façon dont la Chine va construire sa future station spatiale, similaire à la Station spatiale internationale (ISS), en y amarrant progressivement de nouveaux modules aux modules principaux.
M. Jelezniakov se dit convaincu que le laboratoire spatial expérimental chinois pourra aider à trouver des solutions à l'amarrage de vaisseaux de différents types et à la longévité du système de survie, afin de renforcer la sécurité des astronautes et d'améliorer la durée de vie de la station spatiale
L'expert s'attend à voir un module node dans la future station spatiale chinoise avec des ports d'amarrage multiples, contre un seul actuellement dans la station Tiangong-2.
L'expert russe ajoute que les missions spatiales habitées peuvent aider à promouvoir le développement d'autres industries, notamment en haute technologie, car les projets spatiaux impliquent de nouveaux matériaux, des programmes d'application avancés et des solutions technologiques innovantes, avec des résultats de pointe dans plusieurs domaines.
Igor Lissov, expert spatial russe de renom et journaliste au magazine industriel "Cosmonautics News", dit grandement apprécier les progrès continus de la Chine en matière de vols spatiaux habités.
Avec ses réalisations considérables, la Chine peut désormais tester des technologies d'amarrage de vaisseaux-cargos, des opérations de système de survie et de recyclage d'eau, entre autres, afin d'assurer à l'avenir une opération continue et à long terme de sa station spatiale, tout en étant moins dépendant des approvisionnements venus de la Terre, a-t-il commenté.
Sergueï Joukov, cosmonaute d'essai et président du Club spatial de Moscou, estime que la Chine fait un choix judicieux en construisant une station spatiale sur la base de la structure cylindrique du laboratoire spatial Tiangong-2.
Quant aux perspectives d'avenir de la station spatiale chinoise, M. Joukov pense que les progrès technologiques pourront transformer la future station spatiale en un terminal pouvant assurer des missions spatiales habitées, ainsi que l'amarrage de vaisseaux pour des opérations de maintenance et de fret.
Pour lui, une coopération spatiale plus grande entre la Russie et la Chine va profiter aux deux.