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Le sommet du G20 permet aux BRICS de jouer un plus grand rôle dans la gouvernance économique mondiale

Xinhua | 17.10.2016 08h30

Le 8e sommet des BRICS se tient actuellement dans l'Etat indien de Goa, un mois après la conclusion du sommet du G20 à Hangzhou (Chine). Selon les prévisions, le consensus du G20 devrait renforcer la participation des BRICS dans la gouvernance économique mondiale.

AMELIORER LA GOUVERNANCE MONDIALE

Lors d'une réunion des dirigeants des BRICS tenue en marge du sommet du G20 le mois dernier à Hangzhou, le président chinois Xi Jinping a exhorté les pays des BRICS -- le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud -- à faire des efforts concertés pour améliorer la gouvernance mondiale.

Le dirigeant chinois a appelé les membres des BRICS à promouvoir la réforme de la structure de gouvernance du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, dans l'objectif de renforcer la représentation et le poids des marchés émergents et des pays en développement.

Lors de cette réunion des BRICS à Hangzhou, les dirigeant ont convenu des points forts de leurs économies et ont déclaré qu'ils allaient continuer d'être des moteurs de l'économie mondiale.

Les pays sont engagés dans la promotion des économies émergentes et des pays en développement pour que ces derniers jouent un rôle plus important dans les affaires internationales et la gouvernance mondiale, ce qui contribuera à la construction d'une économie globale robuste et plus équilibrée, indiquait le communiqué publié après la réunion des BRICS.

Les dirigeants des BRICS ont déclaré que les quotas du FMI ne reflètent pas les réalités économiques globales actuelles, exhortant les membres du G20 à renforcer leurs efforts avec le FMI afin d'augmenter les ressources de quota et de revoir la distribution des quotas et des votes pour s'assurer que les économies émergentes et en développement soient justement représentées.

Ils ont appelé à la finalisation de la 15e révision générale des quotas et à la création d'une nouvelle formule de quotas avant la réunion annuelle du FMI en 2017.

"Malgré le scepticisme ambiant, les BRICS ont pu faire pression sur le FMI et la Banque mondiale afin d'augmenter la part des votes dans ces institutions globales", a indiqué Srikanth Kondapalli, professeur d'études chinoise à l'Université indienne de Jawaharlal Nehru, lors d'une interview avec Xinhua.

Les BRICS rassemblent les cinq plus grandes économies émergentes du monde, qui représentent près de 3 milliards de personnes, ou environ 40% de la population mondiale, avec quatre de ses membres (excepté l'Afrique du Sud) faisant partie des 10 pays les plus peuplés du monde.

En décembre 2015, le Congrès américain a finalement ratifié le plan de réforme de quotas et de la gouvernance du FMI présenté en 2010, qui avait été bloqué pendant des années. Après cela, la Chine est devenue le troisième plus grand actionnaire du FMI, et le Brésil, l'Inde et la Russie sont également entrés dans la liste des 10 plus grands actionnaires de cette institution.

Swaran Singh, professeur pour la diplomatie et le désarmement à l'Université Jawaharlal Nehru, a déclaré que "les BRICS représentent une voix alternative ayant un grand potentiel pour faire un ajout de valeur à la gouvernance mondiale".

"Les dirigeants des BRICS doivent s'assurer de ne pas manquer cette grande opportunité de faire une différence", a-t-il ajouté.

LA NBD DEVRAIT JOUER UN PLUS GRAND ROLE

Lors du sommet du G20 à Hangzhou, le président chinois a également appelé les BRICS à diriger la Nouvelle banque de développement (NBD) des BRICS afin de mettre en œuvre la première série de projets et renforcer le niveau de gestion ainsi que les capacités financières de la banque.

La banque devrait promouvoir les capacités de macro-recherche sur le Fonds de réserve monétaire d'urgence (Contingent Reserve Arrangement, CRA) afin de renforcer la sécurité financière des pays des BRICS, a-t-il indiqué.

M. Kondapalli a salué la proposition du président Xi : "C'est une proposition concrète, la Nouvelle banque de développement des BRICS a débuté avec des projets qui sont maintenant évalués pour une (prochaine) mise en œuvre", a-t-il fait savoir.

En 2012, face à la chute des prix des produits de base et la faible reprise économique mondiale, les économies des BRICS ont subi un ralentissement de leurs taux de croissance, certaines entrant même en récession. Cependant, les pressions domestiques et internationales combinées ont inspiré une volonté de fer parmi les cinq pays émergents afin de renforcer leur coopération.

Jusqu'à présent, les BRICS ont développé plus de 60 mécanismes de coopération, couvrant divers domaines tels que l'économie, le commerce, la finance, l'agriculture, l'éducation, les sciences et les technologies, la culture, ainsi que les groupes de réflexion. La coopération sur le plan financier s'avère la plus fructueuse, la NBD en étant un bon exemple.

Au cours de l'année passée, la NBD est devenue une force concrète de la coopération mutuellement bénéfique au sein des BRICS. Elle a également contribué à la réforme du système financier international, qui ne peut plus refléter objectivement les changements profonds de l'ordre économique mondial actuel.

La NBD a également défini une nouvelle série de règles opératoires pour le système financier international, en mettant l'accent sur l'égalité au sein des BRICS et entre pays donateurs et pays bénéficiaires, ce qui a établi un nouveau modèle d'aide internationale et un nouveau type de partenariat, a observé Wang Lei, chercheur sur la coopération des BRICS à l'Université normale de Beijing.

Or, il y a encore des améliorations à faire pour la banque en matière de finance, selon des experts. Par exemple, la NBD devrait offrir plus d'aides financières aux pays en développement d'Amérique latine afin de leur donner plus d'options, a estimé Bruno De Conti, professeur en économie à l'Université de Campinas au Brésil.

"Cela pourrait aider ces pays à éviter les conditions rigoureuses imposées par le FMI et la Banque mondiale sans perdre leurs chances de développement", a-t-il noté.

METTRE EN ŒUVRE LES ACCORDS DU G20

Le 20 septembre dernier, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des BRICS tenue en marge d'une série de conférences de l'ONU à New York, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a indiqué que grâce au soutien des BRICS, le sommet du G20 à Hangzhou avait été couronné de succès et avait présenté une large perspective pour le futur développement de l'économie mondiale.

Il a exhorté les pays des BRICS à prendre l'initiative dans la mise en œuvre des accords conclus lors du sommet de Hangzhou en jouant un rôle de moteur pour la croissance économique mondiale.

Le sommet du G20 de Hangzhou a adopté un plan d'action 2030 pour le développement durable et a proposé une initiative pour soutenir l'industrialisation en Afrique et dans les pays les moins développés du monde.

Le bloc des BRICS devrait inciter le monde développé à tenir ses promesses envers les pays en développement, en les aidant à parvenir aux objectifs de développement, a indiqué M. Wang.

"Intervenant peu après le sommet du G20 à Hangzhou, qui a donné une grande opportunité d'échanges aux dirigeants des BRICS, le sommet de Goa devrait permettre de revigorer l'esprit des BRICS avec plusieurs nouvelles annonces et initiatives dans divers secteurs", a ajouté M. Singh.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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