Dernière mise à jour à 10h42 le 27/08
Beaucoup d'observateurs et d'entrepreneurs attendent du prochain sommet du G20 de Hangzhou plusieurs opportunités, en particulier celles créées par la quête globale d'une croissance durable et verte.
La Chine, pays hôte de ce sommet, a mis en relief les efforts qu'il fallait entreprendre pour lutter contre le changement climatique en les considérant comme l'un des principaux résultats possibles du sommet.
John Kirton, co-directeur du Groupe de recherche sur le G20 à l'Université de Toronto, voit en la croissance verte l'un des trois domaines dans lesquels les dirigeants mondiaux devraient coordonner une stimulation financière lors du sommet.
Les deux autres domaines qui devraient bénéficier d'un tel soutien financier, selon M. Kirton, sont les infrastructures et les réformes structurelles.
"Si vous pouvez faire ça, ça sera vraiment une grande victoire pour le sommet", a-t-il déclaré à l'agence Xinhua.
Ce sommet du G20 survient à un moment où l'économie mondiale peine toujours sur le chemin d'une reprise fragile, malgré les politiques monétaires agressives et les politiques budgétaires plutôt souples qui ont été mises en place par presque tous les pays développés du monde en vue de stimuler la croissance.
Ce rendez-vous annuel, qui était à l'origine un club des grandes économies du monde cherchant à faire face à la crise financière mondiale, est désormais devenu une plateforme mondiale majeure pour la coordination des politiques économiques, avec un accent croissant mis sur la gouvernance à long terme.
Li Baodong, vice-ministre chinois des Affaires étrangères, a déclaré que le sommet de Hangzhou allait mettre l'accent sur l'innovation, la nouvelle révolution industrielle, l'économie numérique et les réformes structurelles.
"Cela vise à briser le modèle actuel, qui ne compte uniquement que sur des mesures de stimulation financière et une politique monétaire souple, grâce à des stratégies de croissance axées sur l'innovation et aux réformes structurelles, et à renforcer le potentiel de la croissance à moyen et long terme", a-t-il expliqué.
La Chine, qui est une économie émergente confrontée à la tâche ardue de réformer et de moderniser son économie, travaille avec les autres membres du G20 afin d'élaborer un plan pour une croissance axée sur l'innovation, mettant l'accent sur le concept de l'innovation inclusive, et un plan d'action concret pour l'avènement d'une nouvelle révolution industrielle et de l'économie numérique.
Aux dires des experts, la poursuite d'une croissance verte plus durable reflète le paysage économique mondial en évolution et elle est dans l'intérêt des économies développées et émergentes qui luttent contre la récession économique.
"Alors que la Chine recherche auprès des pays développés, comme ceux en Europe, les technologies et l'expertise verte, les économies développées peuvent attendre d'un marché élargi un avantage concurrentiel en matière de croissance verte", a noté Sun Yanhong, chercheur associé à l'Institut des études européennes de l'Académie chinoise des sciences sociales, citant la coopération de la Chine avec les pays européens tels que l'Allemagne, la France et l'Italie.
Ces pays ont un avantage dans l'efficacité énergétique, a ajouté M. Sun.
Une enquête menée en avril dernier montre que les deux tiers des sondés dans l'Union européenne ont exprimé leur soutien pour plus d'action des Vingt-Huit en matière d'environnement. Les institutions européennes travaillent actuellement à réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40% d'ici 2030.
Le sommet du G20 vise à faire adopter davantage d'actions afin d'atteindre les objectifs fixés en la matière. Les nombreux pays en développement ont aussi besoin d'une croissance plus verte et ils ont besoin de l'aide des économies avancées pour atteindre cet objectif.
Les dirigeants africains, dont le président sénégalais Macky Sall, ont récemment déclaré qu'ils attendaient du prochain sommet du G20 qu'il marque un nouveau décollage industriel du continent.
Tout ceci "pourrait permettre de donner une impulsion au processus d'industrialisation de l'Afrique via une amélioration des capacités dans les domaines de la science, des technologies, de l'innovation et de l'entrepreneuriat", a espéré M. Sall.