Dernière mise à jour à 08h50 le 07/11
Du 7 au 18 novembre, les yeux du monde entier seront rivés sur Marrakech qui accueille la 22ème Conférence des parties signataires de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22).
Lors d'une conférence de presse, Salaheddine Mezouar, président de la COP22, a annoncé dimanche à Marrakech que 43 chefs d'Etat ont confirmé leur présence à la COP, ainsi que 32 chefs de gouvernement. En plus de délégations officielles, 3 300 acteurs de la société civile animeront plusieurs conférences et ateliers, a-t-il fait savoir.
Selon M. Mezouar, la COP22 aura pour but de fixer les règles de mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le climat, entré en vigueur, vendredi 4 novembre, après avoir été ratifié par 100 pays représentant 68% des émissions de gaz à effet de serre (GES), dépassant ainsi l'objectif préfixé d'au moins 55 pays responsables de 55% de ces émissions. Mais, sans que les pays signataires aient déterminé son mode de fonctionnement.
Pour sa part, Patricia Espenosa, responsable de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a indiqué que l'étape de Marrakech constituera la première réunion de l'Accord de Paris officiellement entré en vigueur le 4 novembre.
"Cette réunion devra être un moment de réflexion notamment au sujet des pays les plus vulnérables aux changements climatiques qui auront l'occasion de promouvoir leurs propres plans", a-t-elle dit.
La COP22 aura donc la tâche difficile et l'obligation de trouver un compromis sur les modalités de mise en œuvre de l'accord, un accord, dont les artisans ont tout fait pour qu'il n'ait pas le sort du protocole de Kyoto et de la COP15 de Copenhague (2009), qualifiés de fiasco par les experts.
La COP22 sera d'une importance capitale car elle permettra de définir les actions concrètes des États contre le réchauffement climatique et le soutien en faveur des pays en développement et des États insulaires.
La conférence de Marrakech permettra aussi de se mettre d'accord sur la façon avec laquelle les pays riches vont aider les pays en développement à renforcer leurs capacités pour assurer la transition vers une économie à bas carbone. Ce sommet sera l'occasion pour un dialogue entre observateurs officiels et acteurs non gouvernementaux mobilisés pour renforcer le processus de réduction des gaz à effet de serre et partant lutter contre les changements climatiques, en plus de la création d'un nouveau partenariat et de nouveaux modèles de développement. L'humanité toute entière nourrit l'espoir que des engagements émaneront de ce sommet au sujet de la protection de l'environnement dans plusieurs secteurs, notamment le domaine du transport, l'habitat, l'agriculture, l'eau, les océans, la santé et l'enseignement.
L'urgence de la situation climatique impose une accélération de l'action. L'action s'impose aujourd'hui plus que jamais au point que la COP22 est placée sous le signe de l'action.
"Cette action portera sur un grand nombre de sujets. En ce qui concerne la négociation, qui concerne aujourd'hui la définition des règles, des procédures et des modalités de la mise en œuvre de l'Accord de Paris, elle est facilitatrice d'action", a affirmé Aziz Mekouar, ambassadeur pour la négociation multilatérale, membre du comité de pilotage de la COP22.
"Des sujets tels que le renforcement des capacités, le financement et le transfert de technologie sont autant de moyens d'implémentations qui doivent être ancrés sur une vision terrain afin de décupler notre pouvoir d'agir", a-t-il noté dans un entretien au journal marocain "Le Repoter".
Les experts estiment que Marrakech doit être une occasion pour fixer des normes obligeant les pays à rendre des comptes sur leurs efforts pour combattre le réchauffement climatique, ainsi qu'à préciser de quelle manière ils comptent rehausser les ambitions de leurs contributions nationales en vue de maintenir le niveau du réchauffement à moins de deux degrés.
Selon eux, la COP22 devrait être un sommet technique, car les groupes de travaux sont appelés à s'accorder sur une feuille de route pour garantir les financements nécessaires dans les domaines de l'énergie photovoltaïque et de réduction des gaz à effet de serre. Ces financements doivent être destinés en premier lieu aux pays en voie de développement pour y promouvoir les énergies propres.