Dernière mise à jour à 10h48 le 22/01
Le principal organisme de surveillance de l'environnement de la Chine s'est engagé à lutter efficacement contre la pollution de l'air cette année en améliorant la gestion des camions diesel tout en réduisant davantage les émissions industrielles.
Le ministère de l'Écologie et de l'Environnement continuera cette année à mettre en œuvre le plan de lutte contre la pollution atmosphérique 2018-2020, qui vise à contrôler la consommation de charbon en vrac, les entreprises polluantes mal gérées et les chaudières industrielles et à minimiser les émissions de l'industrie sidérurgique.
Le ministère mènera également une campagne sur la gestion des camions diesel, a annoncé le ministre Li Ganjie lors de la conférence annuelle du ministère qui s'est achevée le 18 janvier.
Selon les directives du ministère publiées au début de ce mois, la campagne de gestion des camions diesel augmentera le transport de fret ferroviaire de 30% par rapport à 2017 par rapport à l'an prochain. D'ici là, les navires et les trains traiteront la majeure partie du transport de fret à longue distance. Conformément au plan, à cette époque-là, la plupart des camions ne laisseront plus de traces de fumée noire et les niveaux d'émissions d'au moins 90% des camions seront inférieures aux normes nationales.
Le plan s'engage également à promouvoir l'utilisation de camions alimentés par des énergies nouvelles et propres pour le transport des marchandises.
Actuellement, les camions diesel sont un facteur majeur de pollution atmosphérique en Chine. Selon les recherches du bureau municipal de l'environnement écologique de la ville de Beijing, les camions diesel ne représentent qu'environ 4% du total des moteurs à combustion interne à Beijing, mais ils émettent 90% des particules de ces moteurs. Par ailleurs, a conclu le bureau, les émissions des moteurs à combustion interne sont à l'origine de 45% de la pollution de l'air générée localement dans la capitale.
Beijing a mis en place une base de données contenant 140 000 camions non enregistrés localement et émettant des émissions de qualité inférieure qui ne seront pas autorisés à entrer dans la capitale, a annoncé le 16 janvier le maire adjoint de Beijing, Yang Bin, également responsable de la protection de l'environnement, en marge de la session annuelle du 13e Comité municipal de Beijing de la Conférence consultative politique du peuple chinois. M. Yang a aussi indiqué que Beijing avait infligé beaucoup plus de sanctions aux camions émettant des émissions supérieures aux normes l'année dernière.
Dans le même temps, la réparation des installations de pulvérisation d'urée aidera à réduire les émissions d'oxyde nitrique, un des principaux polluants atmosphériques provenant des gaz d'échappement des moteurs diesel, mais de nombreux camions diesel n'ont pas réparé ou exploité les installations de la manière requise, a pour sa part précisé He Kebin, doyen de l'Ecole de l'environnement de l'Université Tsinghua.
L’expert principal en charge de la pollution atmosphérique a déclaré que les 20 millions de camions diesel de Chine devraient consommer au total 1,35 million de tonnes d’urée par an s’ils pulvérisaient l’urée selon les besoins, mais une enquête indique qu’ils n'en consomment en fait qu’environ 700 000 tonnes par an.
Pour autant, d'après le ministre Li, 2018 a été une année de progrès marqués dans la lutte contre la pollution atmosphérique. « Nous avons atteint avec succès tous les objectifs obligatoires fixés pour 2018 et nous avons respecté le calendrier prévu par le 13e Plan quinquennal (2016-20), a-t-il dit.
Selon le ministère, 338 grandes villes de Chine ont enregistré environ 79% des jours avec une qualité de l'air relativement bonne en 2018, soit 1,3 point de pourcentage de plus que 2017. Enfin la densité en particules PM2,5 a chuté de 9,3% et atteint 39 microgrammes par mètre cube l’année dernière.