Le Canada et la Chine s'associent pour un candidat vaccin

Le Conseil national de recherches Canada (CNRC) collabore avec la société chinoise CanSino Biologics Inc pour faire progresser le bio-traitement et le développement clinique au Canada d'un vaccin candidat contre le nouveau coronavirus.

La collaboration sur le vaccin candidat, Ad5-nCoV, a été annoncée le 12 mai. L'Ad5-nCoV a reçu l'approbation réglementaire chinoise plus tôt cette année, permettant à CanSinoBIO d'aller de l'avant avec des essais cliniques humains en Chine. Selon un communiqué publié par le CNRC, c'est l'un des rares candidats vaccins COVID-19 au monde approuvé pour les tests de sécurité initiaux chez l'homme, et c'est aussi le premier pour lequel des essais cliniques de phase deux ont commencé à être menés sur l'homme.

La relation entre le CNRC et CanSinoBIO a été établie en 2013. La lignée cellulaire HEK293 du CNRC a ensuite été autorisée par CanSinoBIO et utilisée dans le développement d'un vaccin approuvé contre le virus Ebola.

Yu Xuefeng, PDG de CanSinoBIO, a déclaré que c'était « un timing parfait » pour tirer parti des technologies et des ressources de pointe des deux côtés qui sont essentielles au développement de l'Ad5-nCoV.

Le communiqué a également indiqué que le nouveau vaccin contre le COVID-19 est également produit à l'aide de lignées cellulaires HEK293 conçues et développées au CNRC. En réunissant leurs technologies et leur expertise pour lutter contre le COVID-19, CanSinoBIO et le CNRC visent à « ouvrir la voie » à de futurs essais cliniques au Canada, en collaboration avec le Réseau canadien de recherche en immunisation du Centre canadien de vaccinologie.

Le vaccin est toutefois encore sujet à l'approbation de Santé Canada, pour laquelle CanSinoBIO est en train de déposer une demande d'essai clinique.

En Chine, les essais humains de première et deuxième phases ont déjà commencé . Selon le Chinese Science and Technology Daily, les études de première phase pour l'Ad5-nCoV ont commencé en mars, avec 108 personnes prenant trois doses différentes.

Dans une étape inhabituelle, CanSinoBIO a de son côté commencé la deuxième phase des tests début avril avec 500 personnes, même si la première phase ne sera pas terminée avant décembre. Une troisième phase pourrait impliquer un nombre beaucoup plus élevé de personnes, peut-être jusqu'à 10 000.

Lakshmi Krishnan, directrice général du Centre de recherche thérapeutique en santé humaine du CNRC, a indiqué que les essais au Canada compléteront et élargiront ce qui a été fait en Chine. « Nous ramenons à la maison une technologie canadienne et nous pouvons avoir le candidat-vaccin le plus avancé au monde potentiellement disponible pour les Canadiens en peu de temps », a-t-elle déclaré à CBC News.

Elle a ajouté qu'un essai de phase un pour le vaccin contre Ebola a eu lieu au Centre canadien de vaccinologie à Halifax. Le premier vaccin contre le coronavirus sera également testé sur des volontaires humains sains. En cas de succès, les essais de phase deux pourraient commencer à l'automne, avec un vaccin disponible pour une utilisation non commerciale pour les travailleurs de première ligne et ceux à risque fin 2020 ou début 2021.

La collaboration annoncée le 12 mai permettra au CNRC de faire progresser un processus de production à plus grande échelle pour le vaccin candidat, en utilisant sa lignée cellulaire propriétaire HEK293.

À titre préparatoire, le gouvernement canadien a déjà annoncé un financement de 44 millions de dollars pour soutenir la mise à niveau des installations du CNRC à Montréal afin de permettre le respect des normes de bonnes pratiques de fabrication et d'assurer la préparation du bio-traitement canadien des candidats vaccins potentiels dès qu'ils seront disponibles.