Dernière mise à jour à 09h17 le 13/01
Face au réchauffement climatique de plus en plus important sur Terre, plus de débit fluvial dans le plateau Qinghai-Tibet, connu comme le toit du monde, a certes offert davantage d'eau fraîche, mais pourrait ne pas répondre à la hausse de la demande en eau de millions d'habitants en aval.
Source de cours de plus de dix fleuves asiatiques majeurs, le plateau est devenu plus chaud et plus humide sous l'impact du changement climatique mondial. Cependant, un article publié mardi dans le journal scientifique Nature Climate Change indique que plus de débit fluvial suite à l'augmentation des précipitations et de la fonte des glaciers pourrait ne pas répondre à la hausse de demande en eau d'une population en augmentation dans les régions le long de l'Indus et du Gange.
"Une proportion importante de la population qui dépend fortement des ressources en eau en provenance de l'amont continuera à subir une pression en eau sévère malgré un climat plus humide", a indiqué Wang Tao, auteur principal de l'étude et professeur de l'Institut de recherche sur le Plateau tibétain de l'Académie chinoise des Sciences.
Pour découvrir l'évolution de l'approvisionnement en eau dans un tel scénario, l'équipe de M. Wang, en utilisant des modèles de système terrestre pour estimer les contributions des précipitations et de la fonte des glaciers, a quantifié le débit fluvial de sept rivières sur le plateau et a découvert qu'il augmenterait de 1% à 7,2% d'ici la fin du 21e siècle.
Bien que l'augmentation du débit fluvial fournira plus d'eau, elle n'est pas capable d'atténuer complètement le manque d'eau en aval, d'après l'étude.
Au cours des huit prochaines décennies, le recul futur de la population, et l'augmentation du débit fluvial généré par l'amont du Yangtsé et du fleuve Jaune, renforcera la consommation d'eau par habitant et soulagera grandement le manque d'eau local, tandis qu'une augmentation de la population de plus de 130 millions d'habitants dans les zones des bassins de l'Indus et du Gange, dont les populations sont fortement dépendantes des ressources en eau en amont, compensera les impacts positifs de l'augmentation du débit fluvial, aggravant ainsi le risque de pénurie d'eau.
Les données démographiques utilisées dans l'étude ont été acquises d'informations du panel intergouvernemental des Nations unies sur le changement climatique, selon M. Wang.
L'étude a également mis l'accent sur la nécessité de promouvoir des politiques favorisant l'adaptation dans la région.