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Une étude chinoise révèle comment l'eau pourrait être arrivée sur la Lune

le Quotidien du Peuple en ligne | 14.09.2022 11h17

Au moins depuis les premières missions habitées vers la Lune dans les années 1960 et au début des années 1970, la croyance générale était que le satellite de la Terre était complètement sec. Puis, il y a environ deux ans, plusieurs missions lunaires ont montré que ce n'était pas absolument vrai. Certains sols lunaires contiennent en effet d'infimes quantités de molécules d'eau.

Mais d'où vient l'eau sur la Lune ? Répondre à cette question pourrait nous aider à comprendre l'histoire et l'évolution de la Lune, mais également aider les futurs ingénieurs à exploiter potentiellement cette ressource lors de la construction d'une base lunaire durable.

Photo d'archives fournie par l'Administration nationale de l'espace de Chine (CNSA) montrant la sonde Chang'e 5 recueillant des échantillons sur la Lune le 2 décembre 2020. (Photo / Xinhua)

Selon une étude publiée le 10 septembre dans la revue Nature Communication, des scientifiques chinois ont découvert que les minéraux du sol lunaire pourraient avoir obtenu cette substance essentielle à la vie grâce au vent solaire bombardant la surface de la Lune avec des ions hydrogène. Dans une étude précédente, publiée en juin, des scientifiques chinois avaient conclu que la plus grande partie de l'eau trouvée sur la Lune pouvait provenir de son intérieur. Cette étude, comme la nouvelle, a été menée en 2020 sur des échantillons lunaires collectés par la mission chinoise Chang'e-5 sur le bassin Oceanus Procellarum de la Lune.

L'étude de juin a révélé que le sol lunaire contenait environ 30 parties par million d'eau sous forme d'hydroxyle, un proche parent chimique de l'eau composé d'un atome d'oxygène et d'un atome d'hydrogène. Cependant, les minéraux lunaires peuvent contenir une teneur en eau allant jusqu'à 179 ppm. Une ppm d'eau donnerait environ 1 gramme d'eau par tonne de sol.

La dernière étude confirme essentiellement les estimations des recherches précédentes, et ces minéraux lunaires pourraient contenir encore plus d'eau. De plus, la nouvelle étude a identifié le vent solaire comme un mécanisme clé de l'existence de l'eau à la surface de la Lune. Elle a en effet révélé que le vent solaire entraînait au moins 170 ppm de teneur en eau dans les échantillons lunaires recueillis par la mission Chang'e-5. Les minéraux tels que le pyroxène, le plagioclase et l'olivine sont probablement les principaux réservoirs d'eau dérivée du vent solaire.

Selon les chercheurs, « cette étude a des implications importantes pour comprendre l'évolution de l'eau sur la surface lunaire et évaluer la contribution des protons du vent solaire aux réservoirs d'eau de la surface lunaire ».

Les scientifiques débattent encore de la quantité exacte d'eau qu'il y a sur la Lune. Ils proposent trois sources pour cela : qu'elle a été créée à l'intérieur de la Lune quand elle était pleine d'activité volcanique ; qu'elle vient du vent solaire et qu'elle a été apporté par des comètes et des météoroïdes qui se sont écrasés sur la surface lunaire.

Selon l'Institut de géologie et de géophysique de l'Académie chinoise des sciences, les échantillons lunaires collectés lors de la mission Chang'e-5 pourraient détenir les clés pour répondre à ces questions, car ils sont beaucoup plus jeunes que ceux collectés par les missions lunaires américaines et soviétiques. Pour cette raison, la teneur en eau des échantillons chinois a eu moins de temps pour être influencée par d'autres facteurs, ce qui les rend idéaux pour étudier l'eau de la Lune.

(Rédacteurs :Ying Xie, Yishuang Liu)
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