Dernière mise à jour à 08h50 le 09/10

Page d'accueil>>Environnement

Internet polluerait autant que le trafic aérien mondial

le Quotidien du Peuple en ligne | 09.10.2015 08h36

Quand on pense pollution, les voitures, les usines, les centrales thermiques et les avions sont des mots qui viennent tout de suite à l'esprit. Personne ne songerait à accuser Internet d'être une source de pollution majeure, et pourtant… partager des photos sur Facebook, regarder une vidéo sur Youtube, lire un article en ligne ou envoyer un mail, des choses que nous faisons tous les jours et qui nous paraissent des plus anodines sont moins innocentes qu'elles n'y paraissent. Selon une étude menée par la Global e-sustainability Initiative, l'Internet polluerait en effet autant que le trafic aérien mondial : il représenterait à lui seul 2% des rejets de CO2 dans le monde.

Comme l'a souligné la Global e-sustainability Initiative, surfer pollue, et toute notre activité en ligne génère du CO2. Certains diront que l'activité en ligne de toute l'humanité ne génère que 2% des rejets de CO2 dans le monde –et c'est vrai que dans l'absolu, c'est relativement peu– mais l'avènement de la 4G, un jour de la 5G, et de services de streaming, les internautes ont tendance à utiliser de plus en plus souvent leurs écrans pour visionner des contenus en très haute définition, sans pour autant se soucier de leur empreinte carbone. Et tout cela consomme de plus en plus d'énergie ; d'ores et déjà, les organismes de défense de l'environnement tirent la sonnette d'alarme. « Si vous ajoutez l'électricité consommée par les centres de données ainsi que les réseaux nécessaires pour connecter tous nos appareils, l'Internet est aujourd'hui le sixième pays le plus pollueur au monde » a expliqué Gary Cook, de chez Greenpeace.

Le problème est que si les multinationales s'efforcent de réduire leur empreinte carbone en créant des centres de données écologiques, les besoins énergétiques de plus en plus importants de la population mondiale, l'avènement de l'Internet des choses et l'arrivée prochaine des réseaux 5G vont avoir pour conséquence inévitable d'accentuer les émissions de CO2, car plus on est connecté et plus on consomme des contenus en ligne, plus les centres de données qui hébergent les serveurs doivent s'agrandir pour répondre aux besoins des consommateurs. C'est un cercle vicieux qui devrait faire de l'Internet l'une des premières sources de CO2 d'ici quelques années, et même si les initiatives de Facebook ou Google visant à installer des Data Centers dans le cercle arctique pour réduire la consommation énergétique et optimiser les cycles de refroidissement des serveurs sont indéniablement écologiques, cela ne devrait pas pour autant fortement impacter la courbe des émissions de CO2. Greenpeace s'attend d'ailleurs à voir la consommation énergétique du monde digital augmenter de manière exponentielle au cours des cinq prochaines années.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
Partez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :