Le Ministre français des Finances, pour encourager les entreprises françaises à être plus présentes en Afrique, a insisté sur le renforcement de la concurrence avec la Chine et la situation économique intérieure de la France. La situation économique actuelle de la France, criblée de dettes, est mauvaise. Le nombre de chômeurs dépasse les 3 millions de personnes, et le taux de chômage avoisine les 10%. Les agences de notation Standard & Poor et Moody ont dégradé la note de la France, respectivement, en janvier et en novembre de cette année. Les économistes allemands ont qualifié la France d'« homme malade de l'Europe ». Face à une telle situation, le Gouvernement français cherche à trouver des moyens à l'étranger pour tenter de renverser cette situation défavorable. Aussi se tourne-t-elle vers l'Afrique sub-saharienne et son taux de croissance économique actuel de 5,5%, en essayant de saisir l'occasion de renforcer sa présence en Afrique. La position de M. Moscovici est que « la croissance de l'Afrique peut stimuler la croissance de la France ».
Le seul argument de poids que le Ministre français des Finances peut actuellement faire valoir est la banque d'investissement public française, dont la création a été récemment approuvée par le Parlement français. Cette banque va fonctionner à compter de 2013, et elle disposera bientôt de fonds d'environ 40 milliards d'Euros, qu'elle pourra utiliser directement pour accorder des prêts aux PME. Bien sûr, le Ministre français des Finances souhaite surtout profiter des fonds de cette banque pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises à l'international.
L'espoir est une chose, mais il y a tout de même loin de la coupe aux lèvres. Pour la France, vouloir concurrencer efficacement les entreprises chinoises en Afrique est une tâche difficile. En ce domaine, la question clé réside dans une concurrence loyale, et pas dans le fait de donner des ordres et de se livrer à des manœuvres en sous-main. Ce n'est qu'avec des produits convenables, des prix abordables et un service de qualité que les entreprises françaises pourront vraiment prendre pied en Afrique. Après tout, les temps ont changé, et la Chine est de plus en plus forte. L'Afrique n'est plus le « pré carré » des puissances occidentales.
Ren Yaqiu