« J'espère que les gens pourront obtenir plus d'informations sur ce que les médecins peuvent faire quand ils tombent malades, ce qui est limité. La chose la plus importante est de prendre soin de soi et faire attention à sa propre santé », a ajouté la stagiaire.
Qui plus est, cette tendance à charger les hôpitaux a contribué à entretenir des « fauteurs de troubles » hospitaliers professionnels, des groupes de personnes qui profitent de l'insatisfaction des patients et de leur famille, a déclaré la stagiaire.
« A cause d'eux, parfois lors de conflits, un hôpital accorde une indemnisation, même quand il n'y a pas grand-chose à compenser, dans un compromis pour avoir la paix. Je crains bien que je risque de rencontrer ce genre de problèmes quand je commencerai à travailler en tant que médecin », a déclaré la jeune femme de 23 ans, mais elle a insisté sur le point que les litiges médicaux et même des cas de violence ne la dissuadent pas de poursuivre sa carrière.
Toutefois, ces cas ont eux dissuadé certains médecins de prendre des risques pour leurs patients, a indiqué Lu Hai, de l’Hôpital Tongren.
« Certains médecins ne vont pas essayer de faire mieux, même quand ils le peuvent. Quand ils sentent qu'ils ne sont pas vraiment sûrs du traitement, ils vont encourager leurs patients à aller voir un autre médecin ou à aller dans un autre hôpital, et même de les persuader de renoncer à un traitement », a-t-il dit.
« Après ces affaires de litiges et de meurtres, je sens parfois un changement délicat et inconscient dans mon attitude envers les patients, du genre ‘je ne peux pas me persuader à être vraiment agréable’ ».
Une enquête menée par cinq étudiants dans la Province du Hunan, dans le Centre de la Chine, a obtenu des résultats similaires.
L'enquête de l’Université Normale du Hunan, qui a interrogé 363 médecins dans 19 hôpitaux de la province de juillet à septembre, a ainsi révélé que 61% des médecins n'aiment pas leur emploi.
« Certains médecins que j'ai interrogés ont déclaré qu’avant ils aimaient leur métier, mais leur sentiment de plénitude a disparu dès lors que les litiges médicaux et des cas de violence ont été fréquemment signalés dans les hôpitaux et que les patients deviennent moins confiants », a déclaré Tan Xin, un membre de l'équipe, spécialisée en psychologie.
Melle Tan a dit que l'enquête a « fait disparaître » son point de vue sur les médecins, après avoir vu quel est leur travail quotidien.
« Avant, j’étais en colère quand les médecins me traitaient froidement lors d'une consultation, pensant qu'il était inacceptable que j'aie à souffrir de leur attitude. Cependant, ils sont stressés quand ils n'ont que trois minutes pour chaque patient en visite, et il leur est impossible de répondre à tout ce que le patient veut savoir », dit-elle.
« Pourtant, un patient a souvent envie d'en savoir plus sur son état, et les attitudes froides et les réponses souvent superficielles des médecins peuvent les perturber ».
Cette insatisfaction parmi les patients peut à son tour être évacuée par les médecins eux-mêmes, a-t-elle ajouté.
« J'espère que les deux parties pourront mieux se comprendre mutuellement », a déclaré Melle Tan. « Les médecins peuvent sourire davantage et être moins froids, et les patients peuvent essayer de comprendre les médecins parce que leur charge de travail est vraiment lourde ».