Selon les statistiques officielles, depuis que la procédure de délivrance des plaques d'immatriculation militaire a été actualisée en 2004, des milliers de plaques d'immatriculation ont été « volées » à la gendarmerie ou à l'armée. De mai à juillet de l'année dernière, les autorités de la sécurité publique, la gendarmerie et l'armée ont lancé une campagne de répression conjointe de l'utilisation non autorisée des plaques d'immatriculation militaires. Lors de cette campagne, ils ont constaté que les véhicules confisqués avaient échappé aux taxes pour un montant qui pourrait atteindre 1 milliard de Yuans (162 millions de Dollars) par an. C'est un problème que l'armée ne peut pas se permettre de négliger.
Pour éliminer l'abus des plaques d'immatriculation militaires, l'armée et la gendarmerie ont eu recours à des technologies anti-contrefaçon pour émettre de nouvelles plaques d'immatriculation. Elles ont également pris d'autres mesures pour renforcer le contrôle sur le processus d'octroi des plaques d'immatriculation.
L'armée et la gendarmerie utilisent des six technologies anti-contrefaçon, y compris des mécanismes anti-contrefaçon optiques et fluorescent, pour prévenir l'utilisation abusive des plaques d'immatriculation. Des technologies électroniques anti-contrefaçon sont également utilisées dans les cabines de péage pour repérer les véhicules équipées de fausses plaques d'immatriculation militaires.
Par ailleurs, l'armée a renforcé la surveillance de l'homologation des plaques d'immatriculation et déclaré que certains types de véhicules ne seront pas éligibles aux nouvelles plaques d'immatriculation, comme les voitures particulières, les véhicules des collectivités locales et ceux des responsables locaux qui occupent un double poste dans l'armée et la gendarmerie. Par ailleurs, l'armée va mettre en place une base de données et un réseau de surveillance pour superviser la procédure d'autorisation.
En outre, un système de responsabilisation a été introduit pour empêcher l'utilisation des plaques d'immatriculation militaires par des véhicules non militaires et de punir sévèrement ceux qui en feraient une utilisation abusive.
L'introduction de technologies anti-contrefaçon et d'un cadre de contrôle strict montre la détermination des autorités à éliminer l'utilisation abusive des plaques d'immatriculation militaires. Mais cette tâche ne saurait être accomplie du jour au lendemain. En effet, avant l'application des nouvelles règles concernant les plaques d'immatriculation, l'armée avait introduit en 2012 des mesures plus strictes pour freiner l'utilisation abusive des véhicules militaires. Sans surprise, après la mise en œuvre de ces nouvelles mesures, les rapports de violation des règles de circulation par les véhicules militaires à Beijing ont chuté de 35% par rapport à l'année précédente. La bataille pour mettre fin à l'utilisation abusive des plaques d'immatriculation militaires est un combat à long terme, et son succès réside dans une gestion et un contrôle au jour le jour, ainsi que dans des peines sévères pour les contrevenants.
Les auteurs sont maîtres de conférences à l'École des diplômés de l'Université Nationale de la Défense de l'Armée Populaire de Libération.