« Au début de la collaboration, le commerce sino-africain se bornait aux produits primaires, tels que les minerais de fer, les métaux, les denrées alimentaires et les matières premières agricoles. Maintenant, il a tendance à se diversifier. Pour bien des pays africains, la Chine n'est pas qu'un simple grand acheteur nouveau de matières premières. Il s'agit également d'un pays qui fournit une grande quantité de biens d'équipement pour répondre à leurs besoins de développement, créant ainsi des opportunités commerciales pour les entreprises chinoises qui s'efforcent de se situer en amont de la chaîne de valeur. Ces deux dernières années, les machines et le matériel de transport, y compris le matériel de télécommunications, les véhicules routiers et les machines électriques, représentaient la part majeure des exportations chinoises en Afrique, soit un pourcentage de 41 % », a indiqué Zhang Wei. Et l'expansion du commerce Chine-Afrique devrait se poursuivre à l'avenir. D'ici 2015, le volume commercial sino-africain pourrait croître de 50 %, et on prévoit qu'en 2030, il atteindra 1,7 billions de dollars.
Wei Jianguo, directeur adjoint du Centre des échanges économiques internationaux de Chine, estime que l'économie africaine est en phase de décollage. L'instabilité qui fait rage dans certains pays et régions, dont la Centrafrique, ne mettra pas un frein au développement de l'Afrique. Actuellement, la Chine et l'Afrique maintiennent une coopération économique dans les secteurs traditionnels comme les infrastructures, le textile et l'électromécanique, mais celle-ci couvre de nouveaux domaines tels que le commerce de détail et le tourisme. D'ailleurs, les pays africains désirent vivement collaborer avec la Chine.
D'après les prévisions du FMI, le PIB des pays africains augmentera de presque 6 %, soit un taux de croissance plus élevé que celui de l'économie mondiale.
« Tant l'élargissement des domaines de coopération que le besoin des entreprises chinoises de développer le marché africain exigent la mise en place rapide d'un large panel de services financiers complets adaptés, comme le financement de projets, les prêts relais, la couverture du risque de change et sur les matières premières, le financement du commerce, la gestion de la trésorerie et les services bancaires électroniques. Le développement vigoureux du commerce sino-africain a permis aux institutions financières d'étendre leur gamme de services », a déclaré Lin Qingde, PDG de Standard Chartered (China) Limited.
Selon un rapport émis par cette banque, le montant des règlements transfrontaliers Chine-Afrique en renminbi est monté jusqu'à 5,7 milliards de dollars. Standard Chartered prévoit que d'ici 2015, 20 % des importations et des exportations de la Chine seront payées en devises chinoises ; dans cette proportion, les échanges transfrontaliers entre la Chine et les pays africains seront effectués en renminbi à hauteur de 15 milliards de dollars.