La Banque industrielle et commerciale de Chine, première mondiale en termes de capitalisation boursière, offre activement des services financiers aux entreprises chinoises en Afrique ces dernières années. En 2007, la Banque industrielle et commerciale de Chine a racheté 20 % des actions de la Standard Bank en Afrique du Sud, au prix de 5,5 milliards de dollars, et a développé un modèle commercial et financière qui repose sur trois points : l'exportation des éléments de production, le soutien financier et l'importation des ressources. Elle a accordé 7 milliards de dollars de prêts à l'Afrique et a largement renforcé la compétitivité des entreprises à capitaux chinois sur le marché de l'exportation et le marché d'entreprise de travaux publics.
China UnionPay, en coopération avec l'Equity Bank du Kenya, cherchent à diffuser ses cartes bancaires en Ouganda, en Tanzanie, au Rwanda et au Soudan du Sud. À l'heure actuelle, les activités de China UnionPay se répartissent à travers 39 pays africains. Selon un rapport du journal Soudan Tribune au sujet des distributeurs automatiques de billets et des terminaux de paiement électronique, l'utilisation des cartes China UnionPay devient de plus en plus pratique.
« La Chine possède des points forts inégalables : elle est capable d'offrir à l'Afrique des solutions à guichet unique. Prenons, à titre d'exemple, un projet minier. La China EXIM Bank apporte à la fois un financement adéquat et des acheteurs chinois, voire même des équipes de travailleurs qualifiés », a expliqué Martyn Davies, PDG de l'institut de recherches Frontier Advisory.
Néanmoins, Wei Jianguo estime que, par rapport à leurs concurrents européens et américains, les banques chinoises ne disposent pas d'avantages concurrenciels classiques, et se sont faites distancer pour ce qui est du développement de stratégies sur le long terme, des talents et de l'innovation des produits.
Qu Zhijun, chef de projet de China Shipbuilding & Offshore International Co.,Ltd., travaille dans le commerce sino-africain depuis longtemps. Il a révélé qu'il préférait collaborer avec les banques à capitaux chinois dont les conditions sont relativement favorables, et en particulier avec les banques politiques de Chine, plutôt qu'avec les banques étrangères qui affichent souvent des normes strictes. Il est cependant vrai que les banques chinoises ne sont pas suffisamment représentées en Afrique, et le ratio de fonds propres des banques politiques les empêche de répondre aux besoins de toutes les entreprises qui sont sorties du pays. Les services financiers sont encore loin d'être suffisants pour la croissance rapide des échanges commerciaux sino-africains. Il estime aussi que l'encouragement de la part de l'État à la sortie du territoire des institutions financières et des entreprises chinoises, ainsi que l'accélération de l'internationalisation du renminbi, constituent deux bonnes nouvelles pour les entreprises chinoises en Afrique.
« Les banques chinoises et étrangères ne sont pas des concurrentes, mais plutôt des collaboratrices. Nous coopérons plus que nous nous faisons de l'ombre. Nous devons apprendre les unes des autres et travailler ensemble pour mieux servir les entreprises privées, en répondant à leurs besoins en matière de services financiers lorsqu'elles sortent du pays », a fait savoir le PDG de Standard Chartered China.