Éviter les risques et parvenir à une situation gagnant-gagnant
Lors du Forum sur les investissements financiers chinois en Afrique en 2013 organisé par la Chambre de commerce international de Chine, a été mené un sondage sur les intentions d'investissements des clients en Afrique, dont les résultats portaient à réflexion : en ce qui concerne les risques d'investissements, 67 % des clients craignent avant tout l'agitation politique ; pourtant, 75 % des clients comptent néanmoins continuer d'investir en Afrique.
Selon l'analyse de Lin Qingde, du point de vue de l'environnement opérationnel, les marchés africains sont dispersés, et chacun d'entre eux souffre d'un manque d'économies d'échelle. Par ailleurs, les fluctuations des devises rendent ardue la maîtrise du coût total, et obtenir un financement reste difficile. Pour ce qui est de la gouvernance du pays, les changements des partis au pouvoir conduisent à la précarité des politiques des gouvernements, et l'exécution des contrats requiert ainsi plus de temps et d'argent. Côté infrastructures, une faiblesse s'observe dans la plupart des régions, ce qui gêne le développement du commerce interrégional et international. En outre, le manque de financement pour les projets d'infrastructures résulte en des coûts de transport élevés et la fragilité des entreprises. Sur le plan de la main-d'œuvre et de la culture, l'insuffisance de travailleurs qualifiés, le rapport coût unitaire-efficacité de la production trop élevé et les fréquents mouvements de grèves des ouvriers provoquent l'émergence d'émotions négatives générales et le mécontentement des investisseurs. Les entreprises chinoises sont en général peu au courant du fonctionnement des impôts, des lois, des politiques gouvernementales et des pratiques commerciales en vigueur dans ces régions.
Les marchés africains renferment un potentiel sans pareil, mais qui dit « opportunités » dit également « risques ». Comment les entreprises chinoises peuvent-elles ouvrir les marchés africains tout en évitant les périls ?
Voici la réponse de Zhang Wei : quand elles décident de « sortir du pays » et sélectionnent leur destination outre-mer, les entreprises chinoises doivent voir plus loin et considérer la présence à l'étranger comme un moyen, et non pas comme une finalité. Leurs choix doivent correspondre à une planification stratégique sur le long terme. Au-delà d'estimer le retour sur investissement, il faut évaluer plus précisément et complètement les risques liés à l'investissement. Une fois le marché cible choisi, l'entreprise chinoise doit apprendre à connaître les marchés locaux et le contexte opérationnel, et respecter sur place les coutumes, les cultures, les lois et les règlements. Pour ce faire, les entreprises doivent non seulement approfondir leur connaissance des marchés locaux, mais également profiter adroitement et efficacement de l'aide des partenaires locaux, tels que les collaborateurs commerciaux, les experts comptables, les institutions juridiques et les banques coopératives.
Finalement, d'après Zhang Wei, quand il s'agit de l'exportation de marchandises, les entreprises chinoises doivent accorder plus d'attention à l'exportation des capitaux et des technologies ainsi qu'à la formation du personnel. Elles doivent également importer des produits fabriqués par les pays africains, afin de promouvoir leur développement économique et social.
« En vue d'améliorer la structure du commerce sino-africain, rendre son développement plus équilibré et durable et instaurer un modèle de croissance mutuellement bénéfique, le gouvernement chinois et les milieux d'affaires travaillent de concert afin d'accorder aux pays africains les moins développés une franchise douanière. En outre, une exposition des produits importés en Chine a été organisée par la Chambre de commerce international de Chine. Sinosteel Corporation, membre de cette chambre, a non seulement mis en place un système de donation efficace en Afrique, mais il verse aussi régulièrement des sommes au développement communautaire des activités de négoce en Afrique. En somme, cette société persévère sur la voie du gagnant-gagnant », a conclu Zhang Wei.