Pourtant, une solution politique est possible en Syrie. En juin de l'année dernière, lors de la conférence internationale qui s'est tenue à Genève, les parties étaient parvenues à une position de principe sur la transition politique en Syrie. En mai de cette année, les Etats-Unis et la Russie ont convoqué une deuxième conférence internationale à Genève pour essayer de dégager un consensus. Si l'on poursuit sur cette voie de règlement politique juste pour encourager le gouvernement syrien et l'opposition à se réunir dès que possible, à régler leurs différends par la négociation, à parvenir à une transition politique conduite par le peuple syrien lui-même, alors il sera tout à fait possible d'arriver à une solution juste, pacifique et correcte du problème. Le plus important est d'une part, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies, d'appuyer le Secrétariat des Nations Unies dans la conduite d'une enquête indépendante, objective, impartiale et professionnelle sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie afin de découvrir la vérité le plus tôt possible. D'autre part, organiser au plus vite la deuxième conférence internationale à Genève, afin d'éviter que le problème des « armes chimiques » n'interfère dans le processus de règlement politique. Les parties concernées, y compris la Chine, ont fait des efforts inlassables en ce sens.
Le problème des « armes chimiques » n'est pas un mince enjeu, il ne faut donc pas, faute de la moindre preuve concluante dans cette affaire, procéder à des conclusions trop hâtives. Malheureusement, les États-Unis et certains autres pays occidentaux semblent avoir décidé de s'appuyer sur une « présomption de culpabilité » plutôt que sur une enquête objective et sur une intervention militaire plutôt que sur le dialogue politique. Cette situation expose leur véritable but, qui n'est pas vraiment de résoudre le problème des « armes chimiques », mais d'aider l'opposition « en contrebande » afin d'encourager un changement de régime en Syrie, et donc d'établir des règles internationales et un ordre international qui leur soient favorables. Face à cet acte d'hégémonie patent, la communauté internationale ne peut que rester vigilante.
Wu Yafei, commentateur des affaires internationales