Le fait de clamer que certains pays ont franchi la « ligne rouge » tolérée par les pays occidentaux n'est en fait pas autre chose qu'un prétexte trouvé par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres pays pour entrer en guerre contre d'autres pays. Ce fut le cas alors contre la République fédérale de Yougoslavie, ce fut aussi le cas contre l'Irak, et cela sera aussi la même chose contre la Syrie. Pour eux, savoir qui, en fin de compte, a utilisé des armes chimiques n'est pas important, seul compte le fait de trouver des moyens pour faire tomber le régime syrien légitime. En fait, tout ce qu'ils voulaient était de faire des « armes chimiques » la cape rouge entre les mains du matador pour provoquer le taureau à la « guerre ». Ils semblent penser que le chiffre de 100 000 vies englouties dans la guerre civile en Syrie n'est pas suffisant, et sont prêts à voir encore plus de Syriens être victimes de la boucherie de la guerre. On se souvient que certains pays occidentaux avaient eu pour objectif de transposer la « démocratie » américaine et de faire une « démocratie à l'irakienne ». Il s'est avéré que leur soi-disant « démocratie » a tourné à l'invasion de la démocratie d'un autre pays, et fait d'un État souverain un pays divisé.
Cependant, les temps ont changé. De la guerre en Irak, les Américains ont tiré une leçon et ils savent aujourd'hui combien une guerre injuste ne peut que provoquer une catastrophe dans le pays envahi, mais aussi met la vie de soldats américains en danger. Ainsi, lorsque le gouvernement américain, après avoir mis fin à la guerre en Irak a affiché sa volonté de donner une leçon à la Syrie, le peuple américain a osé dire « Non ! ». Un sondage conduit par Reuters et Ipsos a montré qu'environ 60% des Américains sont opposés à une intervention militaire en Syrie.
Les remarques menaçantes de certains politiciens français face au régime syrien n'ont pas été non plus du goût de certains internautes français. L'un d'entre eux a ainsi dit : « Tout cela n'est pas sans rappeler les mensonges de George W. Bush sur la guerre en Irak et chacun a pu voir les résultats de cette guerre aujourd'hui : l'Irak est devenu un pays très instable ». Il a également souligné qu'une intervention militaire est dangereuse.
En effet, une intervention militaire, c'est dangereux. Si l'intervention militaire n'a pour seul but que de ragaillardir l'opposition syrienne, cela vaudrait à peine de le mentionner, mais si c'est une guerre d'agression destinée à dégager la voie, alors une telle action ne saurait que rencontrer une ferme opposition de tous les gens épris de paix et de justice dans le monde. Parce tout cela n'apportera qu'une plus grande catastrophe en Syrie, et fera plonger toute la région du Moyen-Orient dans la tourmente en cours.
Ren Yaqiu, 27 août 2013