Alors que l'administration Obama prépare sa réponse militaire en Syrie, certains experts avertissent qu'elle pourrait se retourner contre l'Oncle Sam.
S'investir davantage dans le marasme syrien pourrait également laisser des traces, selon eux, étant donné qu'il n'y a aucune garantie que les forces américaines ne parviennent à localiser les fameuses armes chimiques.
De plus, il y a de grandes chances que des civils innocents périssent dans les tirs croisés, ce qui ouvrirait la voie à de nouvelles critiques de la politique américaine.
Les experts estiment également que les Etats-Unis ne sont pas en position de mener leur troisième guerre en 12 ans, ajoutant qu'une attaque sur la Syrie ne ressemblerait en rien à celle qui a conduit à la chute de Mouammar Kadhafi en Libye.
L'ancien régime libyen reposait sur une puissance militaire quasi-inexistante, et était isolé des autres pays, alors que la Syrie est soutenue par le Hezbollah, l'Iran et la Russie.
Certains analystes se sont penchés sur les scénarios possibles.
"Puisque les Etats-Unis, le Royaume-Uni et toutes les autres forces de l'OTAN impliquées veulent éviter de perdre leurs avions et leurs équipages au-dessus de territoires sous contrôle syrien, les attaques seraient presque certainement limitées à des missiles de croisière, à des munitions à longue portée embarquées sur des avions, et peut-être des chasseurs furtifs capables de s'infiltrer à travers les défenses aériennes syriennes", pronostique Wayne White, ancien directeur adjoint du Bureau des renseignements du Moyen-Orient au Département d'Etat des Etats-Unis.
La taille des cibles visées pourrait aller du ministère de la Défense syrien, parmi les plus grosses, à des quartiers généraux d'unités individuelles importantes, comme celles associées à la 4e Division d'élite mécanisée ou la Division des gardes républicains, a confié à Xinhua M. White, qui est dorénavant chercheur au Middle East Institute à Washington.
Jeffrey Martini, analyste du Moyen Orient auprès de la RAND Corporation, une institution américaine chargée d'améliorer la politique et le processus décisionnel, affirme que la réponse prochaine des Etats-Unis découle surtout d'un besoin de préserver sa crédibilité à travers le monde, le président Barack Obama ayant clairement stipulé que toute utilisation d'armes chimiques dans le conflit syrien franchirait une "ligne rouge" et entraînerait une intervention militaire.
D'autres experts s'interrogent sur les motivations des Etats-Unis, et estiment qu'une intervention de ce type ne participerait pas vraiment à créer une image plus forte du pays à l'international.
L'intervention pourrait même se retourner contre les Etats-Unis, avertissent certains critiques.
En 1998, deux semaines après l'attaque d'al-Qaida sur deux ambassades américaines en Afrique, le président de l'époque, Bill Clinton, avait fait tirer des missiles de croisière sur une usine au Soudan et sur un camp d'entraînement d'al-Qaida en Afghanistan.
Les attaques n'ont pas causé beaucoup de dégâts, et ont motivé le terroriste Oussama ben Laden à fomenter les attaques du 11 septembre 2001 sur New York et Washington, la plus meurtrière de l'histoire du pays.