Le Prix Nobel de la Paix encore frileux face à la diversité (2)

14.10.2013 à 13h27

Ces dernières années, le Prix Nobel de la Paix a joué un rôle de premier plan dans la mise en œuvre des valeurs occidentales ; il a certes procédé à quelques « explorations » et apporté quelques « innovations », mais il s'est aussi révélé de plus en plus étroitement lié aux valeurs occidentales, se montrant fermé au brillant développement des pays émergents situés en dehors du monde occidental. Comparé au pluralisme et à la diversité du monde actuel, le Prix Nobel de la Paix semble comme recroquevillé sur lui-même, il se montre systématiquement hésitant à reconnaître les percées en faveur de la civilisation politique de l'humanité apportées par les contributions des pays émergents.

A l'origine, la création du Prix Nobel de la Paix visait à choisir un concept de « paix » du plus haut degré de consensus politique dans l'humanité, susceptible d'avoir un caractère universel. Mais le Prix Nobel de la Paix s'est bientôt retrouvé pris dans des conflits politiques entre le monde occidental et non occidental, ne cessant d'induire les gens en erreur, en faveur des idées du monde occidental. Ainsi de la Chine, au développement florissant, qui ne connaît plus la guerre depuis des dizaines d'années, qui a fait d'énormes progrès dans le domaine des droits de l'homme, mais qui quand elle a reçu le prix Nobel de la Paix, ce fut en faveur de deux personnes opposées au courant politique dominant dans ce pays, un Prix Nobel de la Paix qui n'a fait qu'intensifier la confrontation avec la Chine dans les médias occidentaux.

Le Prix Nobel de la paix devrait plutôt contribuer à changer la compréhension du monde non-occidental par l'Occident; cet honneur a besoin de davantage de profondeur et de substance que les médias occidentaux ordinaires. Ce dont le monde manque cruellement, c'est de compréhension et de tolérance entre les différentes cultures, ainsi que d'une aide sincère, plutôt que de manifestations de puissance d'une culture envers une autre culture.

Que la société occidentale aide Malala a quelque chose de rassurant, mais que beaucoup de gens l'aient poussée à devenir candidate au Prix Nobel de la Paix a comme un arrière-goût de pressions que l'on exerce.

En fait, dans les sociétés actuelles des pays en développement, beaucoup de gens ont apporté des contributions au progrès social et à la cause de la paix. Lorsque le Comité Nobel décernera le Prix de la Paix à l'un d'eux, le Prix Nobel de la Paix lui-même entrera dans une ère nouvelle.

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