Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exhorté mardi les États membres à agir de manière décisive contre les changements climatiques, à trois jours de la fin de la 18ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies, qui se tient à Doha, au Qatar.
« Ne nous faisons pas d'illusions. Il s'agit d'une crise. Une menace pour chacun d'entre nous. Pour nos économies. Pour notre sécurité. Et pour le bien-être de nos enfants et de leurs futurs enfants », a déclaré Ban Ki-moon, à l'ouverture du segment de haut niveau de la Conférence, qui débutait mardi.
« Les signes du danger sont partout », a-t-il affirmé, citant la fonte sans précédent de la calotte glaciaire, la montée du niveau des mers et des océans et la dégradation des sols et la sécheresse dans différentes régions du monde.
« Personne ne peut se prémunir des changements climatiques », a prévenu le secrétaire général. « C'est un défi à l'existence même de la race humaine– à nos façons de vivre, à nos projets d'avenir. Nous devons assumer nos responsabilités. Nous sommes, collectivement, le problème. Nous devons donc trouver des solutions. »
La Conférence de Doha, qui s'achèvera vendredi, réunit les 195 États parties à la Convention. Un de ses enjeux est de prolonger le Protocole de Kyoto, un traité international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre qui expire à la fin 2012.
« J'exhorte toutes les parties à faire preuve d'esprit de compromis, à s'inscrire dans une perspective de long terme et à éviter de se perdre dans de menus détails », a déclaré Ban aux participants. « Faisons en sorte de rester sur la voie d'un accord efficace, juste, ambitieux et universel d'ici à 2015. »
Le secrétaire général a révélé les cinq objectifs qu'il aimerait voir les gouvernements se fixer cette semaine à Doha, à commencer par l'adoption d'une seconde période d'engagement du Protocole de Kyoto.
« Ce protocole reste ce que nous avons de plus proche d'un accord climatique global contraignant. Il doit être reconduit. C'est une fondation sur laquelle s'appuyer pour la suite. Il comporte d'importantes institutions, notamment des systèmes comptables et juridiques, ainsi qu'un cadre dont les marchés ont cruellement besoin. Sa prolongation au-delà du 31 décembre 2012 montrerait serait le signe que les gouvernements s'engagent en faveur d'un régime climatique plus rigoureux. »
M. Ban a également plaidé pour un financement durable et renforcé des mesures d'atténuation et d'adaptation réchauffement planétaire, notamment au travers du Fonds vert pour le climat et du Centre et Réseau des technologies climatiques.
En outre, il attend des gouvernements qu'ils démontrent, sans ambiguïté, leur intention de poursuivre les négociations autour d'un instrument juridiquement contraignant sur les changements climatiques et d'agir pour limiter à deux degrés Celsius l'augmentation des températures mondiales, sous peine de conséquences graves.
« Ce fossé peut être surmonté. Mais le temps n'est pas de notre côté », a encore mis en garde M. Ban.
Également président lors du segment du haut niveau, le président de l'Assemblée générale, Vuk Jeremic, a insisté de son côté pour que chaque État membre des Nations Unies fasse de la question des changements climatiques une priorité nationale.
« Le créneau qui s'offre à nous pour empêcher que les effets des changements climatiques ne deviennent incontrôlables est en train de se rétrécir », a-t-il averti. « Lorsque les générations futures se pencheront sur les choix que nous avons fait, faisons en sorte qu'ils n'aient pas à nous blâmer pour ne pas avoir agi à temps. »
Pour le secrétaire général, le choix d'aujourd'hui est clair : « Si nous agissons ensemble, nous pouvons relever le défi. Mais nous devons faire preuve d'unité – les gouvernements, le secteur privé et la société civile. Notre choix est simple : se serrer les coudes ou échouer ensemble ».